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Entretien exclusif avec Laurent Brèche, directeur général de Rhenus Logistics France

À l’échelle mondiale, le groupe Rhenus emploie quelque 40 000 personnes sur 1 320 sites. Depuis février 2024, Laurent Brèche pilote les activités de Rhenus Logistics France, en qualité de directeur général au niveau national de ce prestataire de services logistiques. Dans le cadre d’un entretien exclusif, il revient sur l’expansion de son réseau d’entrepôts français, sa feuille de route en matière d’engagements environnementaux, et sa politique de recrutement.

Publié le 17 juillet 2024 - 09h00
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 Rhenus Logistics France

Comment se portent les activités de Rhenus Logistics en France, depuis votre promotion en qualité de directeur général ?

Nous sommes portés aujourd’hui par un bon niveau d’activité, grâce à nos clients présentant une solidité de marché. À noter que cela fut plus complexe par le passé. Pas mal d’incertitudes subsistent néanmoins sur les plans économiques et géopolitiques. Nous le voyons sur la supply chain de manière générale ; nos clients revoient leurs niveaux de stocks, tentent de diminuer la tension pesant sur leur chaîne d’approvisionnement, ce qui impacte nos activités. Nous sommes très présents sur le secteur pharmaceutique, et ce dans plusieurs pays. Cette industrie se porte plutôt bien face à la conjoncture et présente une importante résilience. Nous mettons beaucoup d’énergie pour continuer à nous y développer, notamment dans la région de Strasbourg où nous sommes fortement implantés, mais aussi dans la région Rhône-Alpes. Pour donner un ratio, le marché de la santé représente désormais environ 25 % de nos activités en France.


Comment se compose aujourd’hui le réseau logistique de Rhenus Logistics France, en termes de nombre d’entrepôts et de personnes y travaillant ?
Nous nous appuyons sur 30 implantations, avec environ 1 300 collaborateurs permanents. Nous sommes majoritairement implantés sur la région parisienne au sens large, le Grand-Est et le bassin lyonnais. À ces trois centres névralgiques français s’ajoutent également des implantations diverses et variées dans le Sud-Ouest, le Nord, etc. Nous concentrons tous types de fonciers, avec des entrepôts appartenant à Rhenus, de la prise à bail, et des bâtiments dont nous sommes également propriétaires mais se trouvant in situ chez les industriels.


Vous avez inauguré, le jeudi 20 juin 2024, un entrepôt de 18 000 m² dédié à la logistique de santé au sein de la commune de Saint-Quentin-Fallavier. Quelle a été la genèse de ce projet et comment s’insère-t-il dans votre écosystème local déjà bien développé ?

La genèse de ce projet émane premièrement de notre volonté de nous développer dans la « pharma ». Le deuxième vecteur se réfère à la réponse aux attentes et expressions de nos clients. Sans oublier la RSE comme ciment de notre approche, avec un site de dernière génération visant la neutralité carbone. Sur l’ensemble de nos cinq entrepôts situés sur l’est-lyonnais, nous cumulons plus de 115 000 m² d’emprise opérationnelle. S’y ajoute également, un peu plus vers le sud de Lyon, un entrepôt de 22 000 m² à Chaponnay. Outre la logistique pharmaceutique, adressée avec le dernier site inauguré à Saint-Quentin-Fallavier, nous effectuons également, avec l’ensemble de notre écosystème du bassin lyonnais, de la logistique plus industrielle, retail, et un peu d’e-commerce, avec d’autres typologies de clients.


Comment va se poursuivre l’occupation du dernier bâtiment, déjà pris en partie par Gattefossé ? Êtes-vous actuellement en relation ou négociation avec d’autres industriels du secteur de la santé intéressés par cet entrepôt ?
Je ne peux pas encore vous donner de noms, mais nous avons effectivement de grands industriels avec lesquels nous travaillons sur des implémentations futures. D’ici la fin de l’année, ce nouvel entrepôt de 18 000 m² devrait être occupé aux deux-tiers. Nous y réalisons actuellement de la réception, de la préparation de commandes, de l’expédition, mais également du « track and trace » sur la partie avale en transport. Nous y effectuons également des activités en température dirigée, en 15-25 °C mais également sur une tranche 5-15 °C très spécifique, pour le compte de Gattefossé. Pour nos prochains prospects, des opérations complexes devraient s’ajouter à nos prestations existantes, avec notamment des bonnes pratiques de fabrication et du réétiquetage.


Quelles ambitions et engagements environnementaux vous fixez-vous au sein de Rhenus Logistics France ?

Nous suivons une feuille de route très précise, avec la volonté de réduire nos émissions directes de 25 % d’ici fin 2025, par rapport à 2020, et nos émissions indirectes de 10 %. Ce plan sur cinq ans se réalise par le biais de plusieurs axes majeurs. Premièrement, la mise en place du mix énergétique dans nos flottes, de poids lourds bien sûr (avec de l’électrique, du gaz, des biocarburants comme le B100…), mais aussi des véhicules de nos collaborateurs. Nous nous attelons également à améliorer la performance de nos sites, via l’optimisation de l’éclairage – naturel plutôt qu’électrique quand nous pouvons le faire –, des solutions LED avec détecteurs de présence, l’installation de panneaux photovoltaïques, et des systèmes de chauffage en entrepôts plus écoresponsables, avec de la géothermie et du pilotage GTB (gestion technique du bâtiment). Pour revenir sur la cruciale décarbonation du transport, nous promouvons également des solutions alternatives auprès de nos clients. Comme le fluvial, au travers de notre société sœur Rhenus PartnerShip France*, et du rail-route.

 

Comment fonctionne votre politique de recrutement, eu égard aux problématiques d’attractivité et de fidélisation dans le secteur de la logistique et du transport ?
Notre politique se déroule en trois phases. Premièrement, nous promouvons beaucoup la cooptation auprès de nos collaborateurs, que nous aidons financièrement en ce sens. La famille, les connaissances, les proches… sont très importants pour nous, en termes d’accès direct à la main-d’œuvre. Deuxièmement, nous travaillons énormément sur l’insertion, quelle que soit sa nature. Troisièmement, nous privilégions des modes de fonctionnement plus souples avec nos collaborateurs, tout en profitant de ceux étant qualifiés pour assumer nos volumes en premier lieu. Sans oublier, en parallèle, des partenariats très forts noués avec des agences de travail temporaire. Nous privilégions, pour lutter contre la précarité, des CDI et des CDI intérim, pour asseoir l’évolution de carrière dans la durée, donner de la vision, de la stabilité, et permettre une montée en compétences via de la formation. Loin de nous l’envie de nous inscrire dans l’hyper-flexibilité et l’hyper-précarité, bien au contraire.

 

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* Cette filiale de Rhenus Logistics, spécialisée dans la logistique fluviale et la manutention sur les ports fluviaux, a notamment conclu en début d’année 2024 un partenariat avec BFC Multi Modal. Cet acteur régional, porté par la CCI Métropole de Bourgogne et qui a ouvert son capital à Rhenus, vise la décarbonation des chaînes logistiques via le développement d'un hub portuaire multimodal entre les trois ports de Pagny, Chalon-sur-Saône et Macon, sur les rives de la Saône.

 


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