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[Reportage] Dans les coulisses du démontage des Jeux olympiques et paralympiques

Pendant plusieurs mois, la filiale logistique du groupe CMA CGM a assuré la fourniture et l’installation de dizaines de milliers d’équipements indispensables aux Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024, sans compter leurs multiples transports entre entrepôts de transit et sites de compétition. Pour Ceva Logistics, les enjeux se lient désormais au démontage et à une gestion des retours tout aussi pharaonique.

Publié le 15 septembre 2024 - 17h00
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 Matthew Perget

Une enfilade de barnums, sans plus aucun vendeur de goodies. Des gradins vides, sous une Tour Eiffel toujours ornée de ses anneaux, revivant son exposition universelle. Sur le parvis du Champ de Mars, les bruits des camions, des marteaux et des scies succèdent aux cris des foules. Après les diverses épreuves, l’heure est au démontage de l’ensemble des sites de compétition. À la tête d’une partie de ce chantier inversé hors norme, Ceva Logistics. La filiale du groupe CMA CGM, partenaire officiel en solutions logistiques de ce rendez-vous mondial, assure depuis des mois la gestion de très nombreux flux : équipements sportifs, mobilier des Villages olympiques et paralympiques, matériel audiovisuel, voiturettes de transport intersites, goodies… Et depuis le dimanche 8 septembre, soit juste après la cérémonie de clôture, le logisticien de tierce partie planche à désinstaller et rapatrier tout ce qu’il a auparavant monté et acheminé.


Une nouvelle partition millimétrée à exécuter

« Nous sommes dans les temps », assure et projette Wagner Covos, directeur du projet Paris 2024 chez Ceva Logistics, du haut de l’estrade éphémère du Stade Tour Eiffel, ayant accueilli les épreuves de volleyball de plage et de cécifoot. Rôdé à l’exercice d’évènements internationaux, pour avoir notamment géré une partie de la logistique des Jeux de Rio en 2016, ce chef d’orchestre des flux maîtrise son calendrier. « Nous avons jusqu’à fin septembre pour finir de vider les sites de compétitions, jusqu’à fin octobre pour le Village olympique, et jusqu’au 31 décembre pour libérer nos entrepôts », précise-t-il. Trois étapes bien délimitées, séquencées, et aux enjeux multiples.

 

© Matthew Perget | Le site de compétitions de l’Arena Champs-de-Mars disparaîtra dans quelques semaines. Le démontage des nombreux gradins est quant à lui géré par la société GL Events.

 

Retour à la case départ

Concernant les sites de compétitions, Ceva Logistics récupère en majeure partie le matériel sportif, dans le cadre de son contrat avec le comité de Paris 2024. Pour l’Arena Champs-de-Mars, la branche logistique du géant CMA CGM doit par exemple rapatrier 1 600 palettes d’équipements. Sur l’ensemble des sites de compétitions, ce seront plus de 26 000 supports en bois qui iront se stocker éphémèrement dans quelque 105 000 m² d’entrepôts.
Ceva a également à sa charge le retour des équipements de la « famille olympique », à savoir d’autres entreprises partenaires des Jeux. Comme ceux de Toyota, qui a fourni 250 APM (pour accesible people mover), des petits véhicules électriques adaptés au transport d’athlètes, bénévoles ou spectateurs en situation de handicap, mais aussi à leurs accompagnants et au personnel.

 

Chacun fait ses cartons

Au cœur d’un Village olympique et paralympique déserté, le logisticien doit également désassembler les 17 000 lits fournis par l’entreprise japonaise Airweave, ayant servi au repos des athlètes et de leur équipe. « Le carton servant de base se replie comme un origami, ce qui exige, d’autant plus avec le nombre important d’unités, une ligne de production dédiée », explique Wagner Covos, ajoutant que ces supports seront entièrement recyclés, et que l'essentiel des matelas sera donné à des circuits associatifs, non encore précisés. L’ensemble du mobilier se réachemine aussi, progressivement, y compris des parasols et des étagères. Au total, Ceva Logistics emploie 900 personnes (avec des effectifs très variables selon les lieux et les pics d’activités) pour la phase de démontage de l’ensemble des sites, dont une bonne partie dédiée au village des athlètes. Certains « bons profils », intérimaires ou en CDD, pourraient rejoindre sur le long terme les rangs du 3PL à l'issu d'un travail de longue haleine aux côtés de salariés, eux aussi largement mobilisés.

 

Rendez-vous en terres inconnues

Dernière étape : le vidage des quatre entrepôts loués pour l’occasion par Ceva Logistics, à Nanteuil-Le-Haudouin (60), Compans (77), Tremblay-en-France (93) et Porte de Versailles (75). « Nous nous fixons pour objectif final le 31 décembre 2024 », réitère Wagner Covos, qui rappelle également que son entreprise n’a jamais eu de retard ni de manquement significatif ayant pu perturber le bon déroulé des événements. Il se prépare déjà à la suite : « Le groupe CMA CGM, du fait de ses acquisitions récentes (Gefco, Colis Privé, Bolloré Logistics…), sa présence internationale, et son exemplarité sur ces Jeux avec Ceva Logistics, n’a pas d’équivalent en France pour pouvoir assurer ce type d’événement. » Sans pouvoir encore préciser les prochains grands projets qu’il pourrait piloter, Wagner Covos se projette déjà avec sa société : « Nous avons démontré que rien ne nous est impossible, et nous nous préparons pour la suite. » Un rendez-vous pour de futurs importants rendez-vous internationaux sous fanion logistique français, en somme.

 

© Matthew Perget | Le Grand palais éphémère abrite la statue équestre du maréchal Joffre, qui va bientôt retrouver le grand air.

 

À lire également : Mathieu Friedberg, directeur général de Ceva Logistics, détaille sa nouvelle organisation verticalisée

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