Transport
Frédéric Lanchais, Ascot : « Nous nous sommes naturellement tournés vers Transporeon pour sa connaissance du transport. »
Frédéric Lanchais dirige trois sociétés aux missions complémentaires, fournissant des solutions de transport et de logistique sur des marchandises sensibles, à valeur ajoutée ou dangereuses. À l’occasion du Transporeon Summit 2024, il nous partage sa vision large du marché, et revient sur son partenariat itératif avec la plateforme de gestion du transport de Transporeon.
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Matthew Perget | Frédéric Lanchais, directeur des sociétés Ascot, Appro Service et Log Innov.
Pourriez-vous nous présenter les trois sociétés que vous dirigez, et nous préciser leurs implantations ?
Ascot, Appro Service et Log Innov forment un ensemble fournissant un service global de logistique et transport à nos clients. Ascot a un statut de commissionnaire de transport, lorsque Log Innov et Appro Service exercent comme prestataires de services logistiques. Nous nous appuyons sur deux sites principaux. Le premier, historique, à côté de Blois dans le Loir-et-Cher, s’étend sur une surface de 31 000 m². Le second, construit pendant la première vague du Covid-19 sur le Logiparc 03 à côté de Moulins, dans l’Allier, propose 18 000 m² et est exploité depuis 2021. Trois autres entrepôts plus « classiques » viennent compléter ces deux sites classés Seveso seuil haut, sur lesquels nous venons stocker des matières sensibles, à forte valeur ajoutée ou dangereuses.
Quelles activités particulières réalisent ces sociétés et quelle complémentarité de services proposent-elles ?
Appro Service et Log Innov fournissent la même couverture de services logistiques. Ascot vient quant à elle gérer les flux de transport tout au long des supply chains de nos clients. Nous prenons en charge leurs marchandises, depuis les matières premières pour alimenter des usines, jusqu’aux produits finis pour les distribuer en France, en Europe, et dans certains cas à l’Overseas. Nous concentrons nos activités au sein des filières de pointe, notamment l’agrofourniture, la chimie de spécialité, la pétrochimie, l’énergie, la cosmétique, l’hygiène publique et le monde du traitement de surface et des peintures industrielles. Parmi les services que nous proposons se retrouvent ceux de l’entreposage, avec beaucoup de contrôle qualité en entrée et une attention particulière sur la traçabilité. Concernant le flux de sortie, nous réalisons de la préparation en unités complètes et en détail avec des pickings, mais aussi du copacking, de l’étiquetage et réétiquetage, du kitting, de la différenciation retardée… Appréciant particulièrement les dossiers complexes, nous gérons également des flux douaniers et les droits d’accise de certains de nos clients dans l’énergie. Nous pouvons effectuer un travail de planification et de gestion de tours de contrôle dans une position de 4PL, et conseillons nos donneurs d’ordres sur le stockage et le transport des matières dangereuses (sur les aspects ADR, IMDG, ICPE, IATA…). Enfin, nous disposons d’une expertise historique en reverse logistics.
En synthèse, notre métier est de fluidifier le complexe !
Par votre vision assez large, comment analysez-vous le marché du transport ? Comment ses évolutions récentes impactent-elles votre quotidien ?
Le monde du transport est tout d’abord un formidable capteur de la macroéconomie. Ces quatre dernières années, nous avons enchaîné des périodes très différentes, en commençant avec une partie de l'économie à l'arrêt mais un transport résilient, faisant redécouvrir son importance et ses métiers vitaux. S’en est suivie une importante surchauffe sur les plans internationaux, européens et français, avec une pénurie de capacités, de chauffeurs et de matériels. Depuis 2023, le marché a entamé une phase de stagnation, voire de régression dans certains secteurs, bien que nous puissions constater dans l’ensemble une certaine résilience des économies européennes. La masse d’échanges reste en effet relativement présente. Nous pourrions cependant penser que cette phase entraînerait une détente de l’offre et donc davantage de capacités de transport. Ces dernières baissent plus vite que les volumes, ce qui maintient la tension sur le marché. S’y ajoutent de grands déséquilibres à différentes échelles, que ce soit entre l’Asie et l’Europe, ou au sein même du continent. Nous constatons ainsi des inepties économiques, avec des prix parfois trois fois supérieurs dans un sens de flux de transport, et dans l’autre des prix très largement inférieurs aux coûts de revient. Face à ce constat, nous devons rester connectés à la réalité du marché, par le biais de données fraîches plutôt que d’idées préconçues.
Pour répondre justement à ces besoins de connectivité, vous avez récemment noué une relation avec Transporeon. Quelle en a été la genèse et les principales étapes ?
Nous avons toujours assuré à nos clients une véritable différenciation via la qualité d’exécution. Historiquement, nous déployions ainsi peu d’énergie à la restitution des informations liées, car le travail était globalement bien fait. Toutefois, nous avons changé d’approche, considérant que nous avons besoin d’être proactif en cas d’aléas, même s’ils sont minimes. Cela implique d’opérer une restitution des données au plus proche de l’exécution. Au printemps 2023, nous avons ainsi effectué une veille des solutions du marché avec cette problématique : « Comment construire un hub permettant de restituer à nos clients la vie de la commande, de bout en bout. » Nombre de solutions étaient très orientées chargeurs, lorsque d’autres se concentraient davantage sur des flux internationaux, sans être forcément pertinentes sur des flux plus capillaires, propres à un pays donné. Nous souhaitions de plus une vision à 360 degrés, nous permettant de gérer à la fois les achats et la relation client. À l’été 2023, nous nous sommes ainsi naturellement tournés vers Transporeon, pour son module « Real-time visibility » et sa connaissance du transport à travers sa plateforme de gestion dédiée. Le facteur humain a également beaucoup joué dans la sélection, grâce à un contact de très bonne qualité entre les équipes projets. Après une première année concentrée sur l’intégration de tous nos transporteurs à la plateforme, nous sommes désormais en phase de production.
Quelles solutions de la plateforme de Transporeon utilisez-vous actuellement ?
Nous utilisons « TOPs » [diminutif de « Transport operations », solution relative à l’automatisation de l'exécution du transport et la visibilité en temps réel à travers divers modes et flux comme le FTL, le LTL, le groupage et le maritime, ndlr] ainsi que leur technologie « Real-time visibility » [pour une visibilité en temps réel des expéditions en transit, tous types et modes de transports confondus, ndlr]. Nous avons implémenté notre activité Route dans TOPs, et lancerons dans un second temps l’activité maritime et aérienne dans l’outil.
Quels sont vos principaux chantiers en cours et à venir ?
Tout comme nous l’avons précédemment fait pour nos transporteurs, nous sommes actuellement en train de travailler à la restitution des informations au sein de portails clients, en accompagnant ces derniers un par un. L’objectif : leur offrir un tracking de bout en bout de chaque commande et livraison, avec une précision bien plus importante qu’auparavant. En parallèle, notre équipe projet continue à apporter de la fiabilité et de la productivité sur toute la partie facturation. Nous sommes ainsi en discussion avec Transporeon concernant leur module « Freight audit ». Enfin, nous travaillons sur l’information GES des prestations de transport. Comme beaucoup de compagnies, nous dressons actuellement des bilans carbone a posteriori. Pour plus de dynamisme, nous regardons comment sortir de manière plus fine des bilans d’émissions de gaz à effet de serre, afin de les partager avec nos clients et co-construire des plans de réduction des GES.
Ascot, Appro Service et Log Innov en quelques chiffres :
• Une soixantaine de clients, allant des grandes entreprises aux PME, ETI et jeunes pousses ;
• Une centaine de salariés ;
• 65 000 ordres de transport gérés annuellement ;
• Environ 30 millions d’euros de chiffre d’affaires consolidé.
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