Transport
Ageneau Group, le transport en famille
Alors que le groupe Ageneau vient d’ouvrir une nouvelle agence aux Herbiers (85), ville natale de Gustave Ageneau, son fondateur décédé le 22 octobre 2024, son petit-fils Guillaume revient sur l’histoire de l’entreprise où la simplicité demeure, malgré son large développement.
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Studio HV
C’est avec une grande tristesse que le groupe Ageneau annonçait, le 22 octobre 2024, le décès de son fondateur. Gustave Ageneau avait créé avec son épouse Marie-Thérèse l’entreprise, alors baptisée G. Ageneau Transports, le 1er mars 1962, à Cholet (49). Au départ, le couple possède deux camions bennes avec lesquels il se lance dans la livraison aux professionnels du bâtiment des matériaux nécessaires à leurs chantiers. Durant plus de dix ans, ils avanceront avec détermination dans le développement de l’entreprise tout en fondant leur famille. Trois fils viendront rejoindre leurs parents au sein de la société. Christian Ageneau en 1975, Jean-Pierre en 1979 et Philippe en 1982. « Lorsque mon père et ses frères sont arrivés, ils ont souhaité avancer vers de nouvelles ambitions : transport général cargo, fret industriel, alimentaire... Tout en conservant l’activité de départ de l’entreprise de leurs parents », entame Guillaume Ageneau, directeur général d’Ageneau Transports et fils de Jean-Pierre.
Ensemble, ils vivent de nombreuses premières fois : le tout premier tour de camion en région parisienne, la première implantation hors de Cholet, à Angers ; la première opération de croissance externe du groupe… Jusqu’à arriver au passage à l’an 2000. Le développement continue à l’Ouest ; Ageneau ouvre à Nantes, puis en 2003 à Paris. En 2005, la société de transport emploie 180 salariés, compte de grands noms parmi ses clients et affiche une croissance organique de 5 à 10 % chaque année. « C’est à ce moment-là que mon père m’appelle. Je suis exploitant chez un transporteur de la région. Il me demande d’en remplacer un sur Cholet. Je suis rentré pour l’épauler et j’ai monté les marches petit à petit, aux côtés notamment de ma cousine et de mon frère qui nous rejoindront par la suite [Charlène Jaunay-Ageneau et Arnaud Ageneau, tous deux actuellement membres du comité de direction, ndlr]. »
Le Club des six
L’arrivée de la troisième génération d’Ageneau ne fait que renforcer la société et son rayonnement. En 2010, elle adhère au groupement de transporteurs Tred Union et signe la charte Ademe « Objectif CO2 : les transporteurs s’engagent », tout en lançant la construction de sa plateforme logistique, ses quais de transit et ses bureaux de Cholet. L’année suivante, la création d’Hortitrace, société spécialisée dans la collecte d’emballages, ainsi que la prise de participation dans la bourse de fret B2PWeb viennent poursuivre la dynamique. Et chaque année, cette dernière est tout aussi forte. En 2012, pour son 50e anniversaire, Ageneau concrétise deux nouveaux projets : l’ouverture d’un site logistique de 14 000 m² à Angers et la création de la SARL Ageneau Paris. Mais c’est en 2014 que la société prend une autre dimension via la naissance de Ageneau Group ; l’entrée au capital de Guillaume, Arnaud et Charlène Ageneau et de Ludovic Brin aux côtés de Jean-Pierre et Philippe Ageneau à la cogérance : « Peu de temps après la création du groupe, en 2015, mon père décède subitement. Par la suite, en 2020, après avoir passé cette période de réadaptation, nous avons donc décidé de proposer à nos responsables de s’associer avec nous et de créer une holding avec les parts de l’entreprise. D’une façon générale, chez Ageneau, nous ne sommes pas des loups solitaires. Nous partageons des dossiers avec nos confrères et nous sommes toujours développés avec nos clients et nos collaborateurs. Nous n’avons pas de velléité à être le premier transporteur. Ce n’est pas un combat mais un partage, l’important étant de trouver des solutions communes pour avancer », confie Guillaume Ageneau.
Et c’est avec cet état d’esprit que le groupe poursuit son envol, se diversifiant encore davantage. Après le transport et la logistique, le groupe met en place un centre de formation en 2017 : « Notre ambition était non seulement de former nos collaborateurs, mais aussi de répondre à la pénurie de main-d’œuvre. Nous avons démarré par les sociétés du groupe puis avons élargi à nos collègues transporteurs, fournisseurs et enfin à nos clients. Nous adressons désormais plusieurs métiers : transport, logistique, travaux publics, manutention… », explique le directeur général d’Ageneau Transports. Trois ans plus tard, en faisant entrer l’entreprise Pasquier Transports au sein de Ageneau Group, ce dernier devient spécialiste du transport de menuiseries et intègre à son portefeuille une activité de distribution à la palette : « Lorsqu’Alexandre Pasquier, son dirigeant, entre au capital, nous nous rebaptisons le “Club des six” à la place de “Club des cinq” (depuis 2015 suite au décès de JP Ageneau). Le mot Codir nous donnait l’impression que nous décidions du haut de notre tour d’argent. Alors nous avons choisi des mots simples, comme nous. »
Le partage comme moteur
Aujourd’hui, le Club des six prépare son passage vers le Club des cinq. Philippe, fils de Gustave et oncle de Guillaume, organise actuellement son départ en retraite. Ayant joué un rôle commercial majeur dans le développement de l’entreprise, Alexandre Pasquier et Guillaume ont pris soin d’étoffer l’équipe avant son départ, avec le désir de partir sereinement : « Depuis l’annonce de son départ, nous avons poussé les dossiers les uns après les autres. Chez nous, une idée en pousse une autre », souligne son neveu. Autre sujet d’actualité, l’environnement. Si le groupe, comme beaucoup, place cet enjeu au cœur de ces préoccupations via le suivi de ses consommations, l’utilisation de biocarburants et l’achat de véhicules propres, il projette également de développer une plateforme ferroviaire, à proximité de sa nouvelle plateforme de 7 hectares à Trélazé (49), afin de favoriser le transport modal, en association avec plusieurs transporteurs et industriels de sa région. « Nous n’en sommes qu’aux prémices mais nous envisageons de choisir un opérateur qui gérerait des sillons en France et demain dans toute l’Europe. Chaque transporteur s’engage sur un nombre de camions à mettre sur train. Encore une fois, l’idée ici est d’avancer à plusieurs. Nous espérons développer le projet d’ici 2027/2028 », termine Guillaume Ageneau.