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Innovation

Après quatre années de recherche et de rodages, Exotec déploie sa nouvelle génération de Skypod

Le concepteur et fournisseur de solutions robotisées pour les entrepôts a présenté, le 6 février 2025 à Paris, une nouvelle version de son Skypod, son système d’entrepôt automatisé de stockage et de récupération. Fruit de quatre années de développements itératifs, il commence à être massivement déployé à l’international, avec plus de 20 projets signés, dont 14 déjà commercialisés.

Publié le 6 février 2025 - 18h02
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 Matthew Perget | De gauche à droite : Renaud Heitz, CTO d'Exotec, et Romain Moulin, CEO. 

« Comprenant un large éventail de fonctionnalités, ce système tout-en-un répond simplement à de nombreuses demandes qui étaient auparavant complexes à traiter. » Ainsi Romain Moulin, CEO d’Exotec, synthétise l’essence du Skypod 2.0, à l’occasion d’une conférence de presse organisée le 6 février 2025 à Paris. En duo avec l’autre confondateur de la licorne française, le CTO Renaud Heitz, le dirigeant a présenté la genèse et les spécificités techniques de la nouvelle version de leur emblématique système d’entrepôt automatisé de stockage et de récupération (AS/RS).


Répondre à « une problématique très spécifique »

« La conception de cette nouvelle génération de Skypod a commencé avec une problématique très spécifique, la livraison de produits alimentaires, introduit Romain Moulin. Leclerc [plus spécifiquement celui de Seclin, dans le Nord, ndlr] est venu nous voir pour nous exprimer leur besoin : que les commandes de drive soient livrées rapidement à leurs clients. » Outre une nécessité de densification de l’installation pour des contraintes d'espace et de prix du mètre carré, la solution se devait également d’être apte à préparer et fournir, en une poignée de minutes, les différents produits pour que les consommateurs finaux puissent les récupérer. Après deux années de recherche et de tests en laboratoire, Exotec installe ainsi, pour E.Leclerc Seclin, son tout premier Skypod revisité. Deux autres années de rodages vont lui permettre de le peaufiner, avant un lancement international désormais officialisé. 

 

Des robots plus compacts et agiles

Cette seconde génération de Skypod (appelée « Skypod Next Generation ») repose tout d’abord sur un robot plus compact que son prédécesseur, désormais capable de se déplacer sous les racks, tout en pouvant aussi grimper dans les colonnes adjacentes jusqu’à 12 mètres de hauteur. Ses roues lui permettent par ailleurs de changer de direction sans devoir tourner sur lui-même. Avec des chemins d’accès multipliés, un quadrillage au sol entièrement navigable, une suppression des attentes et espaces nécessaires aux croisements de robots… la densité de stockage augmente in fine de 30 % par rapport au système automatisé précédent. À nombre de robots égal, cette configuration augmente également le flux géré de 30 %, avec une capacité de traitement allant jusqu’à 600 contenants par heure.


En cas de besoin de robots supplémentaires, pour gérer un pic d’activité par exemple, de nouvelles unités peuvent rapidement être ajoutées. « Grâce au software, tout est automatique : le robot va se connecter à l’entrepôt, savoir où se positionner, connaître les besoins logistiques et disposer d'une carte de son environnement. Après avoir passé cinq minutes sur un chargeur, pour vérifier son niveau de batterie, il est immédiatement opérationnel », explique Renaud Heitz.


À deux par deux sur les postes de travail

Le nouveau système se démarque aussi par sa capacité à transporter des contenants de typologies et de tailles variées, avec une capacité maximale unitaire de 30 kg, et à prendre directement en charge les supports d’expédition (comme les traditionnels cartons), en plus des bacs de réassort. Sur les stations de picking « nous n’apportons plus un mais deux robots, dans une logique de "picking from robot to robot", ce qui est je pense unique au monde, assure Renaud Heitz. Dans la plupart des installations traditionnelles en entrepôt subsiste un réseau de convoyeurs à droite, dédiée à la deuxième partie de la logistique : la commande. Désormais, cette dernière, mais aussi l’inventaire, le stock, sont gérés par des robots. » Pour former automatiquement des cartons en amont et les apporter directement dans l’installation, Exotec a noué un partenariat avec la société américaine Packsize, spécialisée dans les systèmes d’emballage à la demande.


Polyvalence fonctionnelle

Après préparation, les commandes terminées ou semi-terminées sont automatiquement stockées dans les racks, via une zone de buffer intégrée. Niveau séquençage, les robots regroupent les commandes et les livrent dans un ordre précis aux échangeurs, qui les redirigent et acheminent vers les sorties. « Cela permet un chargement des palettes, des conteneurs ou des camions en fonction des itinéraires de livraison, des planogrammes des magasins ou d'autres exigences de déchargement, plutôt qu’en fonction de l’ordre dans lequel les commandes ont été reçues et traitées, sans nécessiter d'équipement de tri externe », explique Exotec. Cette organisation est permise grâce au WES (pour warehouse execution system) d’Exotec, appelé Deepsky, qui a également fait l’objet d’une refonte. S’interfaçant et se connectant aux différents WMS des clients, il planifie et optimise les déplacements des robots, indépendamment de la prise de commande.


À la fois matérielle et logicielle, la polyvalence fonctionnelle de la nouvelle solution élargit ainsi ses champs d’applications, au-delà de la préparation de commandes au détail. À la clé : de nouveaux marchés pour Exotec.


Plus de 20 nouveaux projets déjà signés

Comptant 1 300 employés au niveau mondial, la société d'origine tricolore a livré à ce jour quelque 150 systèmes, principalement en Amérique du Nord, en Europe, au Japon et en Corée. Plus de 20 projets, relatifs à des installations Skypod 2.0, ont été signés, dont 14 commercialisés, pour un total de 400 millions de dollars. Et ce pour des clients, récurrents mais aussi nouveaux, tels que le groupe américain de vêtements haut de gamme Oxford Industries et le distributeur de fournitures industrielles Grainger, également basé aux États-Unis.


Des gains concrets

Quant à la toute première installation réalisée il y a deux ans pour E.Leclerc Seclin, les gains sont au rendez-vous. Avant la mise en place du nouveau système d’Exotec, le temps de parcours client, c'est-à-dire de l’arrivée au drive à son départ avec les courses, oscillait entre 10 et 15 minutes. Désormais, l’attente est de moins de cinq minutes. Un important bénéfice, opérationnel mais aussi de satisfaction client, qui a permis à l’enseigne de développer son activité ; le drive des Hauts-de-France traite aujourd’hui 750 à 900 commandes par jour, contre 550 à 650 auparavant.

 

 

À lire également : Entretien avec Stéphanie Foucart, ingénieure à la tête des équipes R&D logicielle chez Exotec

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