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et logistique

Innovation

Entretien avec Stéphanie Foucart, ingénieure à la tête des équipes R&D logicielle chez Exotec

Exotec déclare dépenser 10 % de son chiffre d’affaires annuel dans la recherche et développement. Stéphanie Foucart, directrice R&D software du concepteur et fournisseur de solutions robotisées pour les entrepôts, nous détaille les finalités de ces investissements, relatifs tout particulièrement à son dernier grand projet d’ampleur : le développement du Skypod nouvelle génération.

Publié le 6 février 2025 - 20h12
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 Matthew Perget | Stéphanie Foucart, directrice R&D software chez Exotec.

Pourriez-vous nous présenter votre parcours, ainsi que vos équipes et missions ?
Ingénieure de formation, j'ai travaillé dans la technique une bonne partie de ma carrière. Je me suis orientée vers du pilotage de projets, du management. J’ai intégré Exotec il y a quatre ans et demi, avec la chance de vivre une croissance assez incroyable. Nous étions 120 à mon arrivée ; nous sommes aujourd’hui dix fois plus nombreux, avec une présence dans le monde entier. J’ai pris directement la responsabilité des équipes logicielles, qui était alors composées d’entre 15 et 20 personnes. Désormais, elles en comprennent 130, avec des compétences très variées et des profils on ne peut plus brillants. Elles travaillent sur tous les logiciels intégrés dans nos systèmes, depuis la partie embarquée, la gestion de la flotte jusqu’à l’ensemble de l'intelligence logistique qui les entoure. Nous exerçons parallèlement de nombreuses autres activités, autour de la data par exemple, pour améliorer en continu les systèmes, les rendre plus fiables et performants, mais aussi aider nos techniciens de maintenance à anticiper les pannes, les problèmes.


Où vos effectifs sont-ils localisés ?
La majorité d’entre eux travaillent dans notre centre de R&D situé à Croix, à côté de Lille. Nous avons ouvert, l'année dernière, un deuxième pôle à Lyon pour continuer de grandir au sein d’un bassin également très dynamique. 25 personnes y sont venues renforcer nos équipes.

 

Eu égard à votre année d’arrivée chez Exotec, vous avez dû assister aux prémices du développement de la nouvelle génération de Skypod venant d’être présentée. Comment s’est déroulé ce projet, pour vous et vos équipes ?

À cette époque, nos installations se situaient principalement en France. Elles commençaient à avoir une certaine dimension, avec une centaine de robots. Mais nous étions capables de faire beaucoup plus. Car nous commencions à connaître de mieux en mieux nos clients, mais aussi nos systèmes, avec leurs limites en fonction des marchés. Plutôt que de rester dans notre zone de confort, nous avons alors souhaité envisager la suite. Nous avons initialement commencé à travailler sur la partie hardware, sur un concept consistant à faire passer les robots en dessous des racks. Nous avons trouvé un premier client partenaire [E.Lelcerc Seclin, ndlr], qui nous a aidé à fiabiliser notre solution, à la mettre au point pendant environ deux ans, car tout n’était pas encore complètement prêt et mature. Nous avons ainsi rajouté plus de monde, de cerveaux, pour pouvoir aller plus vite. En travaillant notamment sur les aspects logistiques, pour comprendre comment intégrer de nouvelles capacités à nos robots, maîtriser le pick and pack sur un seul geste, proposer plusieurs contenants adaptés à la taille des commandes pour diminuer les coûts d’expédition… Et ce afin de disposer d’une logistique tout-intégrée dans le même système. Cela a été permis grâce à un nouveau module logistique développé spécialement, résultant de la somme des apprentissages liés à nos précédents systèmes. Avec nos clients, nous nous sommes rendu compte que certaines fonctions nécessitaient l’ajout de matériels externes, de convoyage, de machines parfois complexes qui demandaient de l'entretien… Nous avons tout intégré dans le même système, avec la possibilité de tout faire, via une connexion inbound/outbound très simple. Nous allons ainsi directement jusqu’au camion, de façon ordonnancée.


Comment se distingue votre WES, Deepsky, des WCS traditionnels ?
Notre solution ressemblait initialement, en effet, davantage à un WCS, c’est-à-dire qu’elle gérait principalement l'orchestration de systèmes. Mais sa capacité à comprendre et opérer de la logistique était relativement limitée. Nous sommes aujourd’hui capables – sans venir empiéter sur la responsabilité du WMS, qui reste maître du stock – d’optimiser le flux, sans uniquement déléguer les actions de traitement à nos différents systèmes automatisés. À l’orchestration s’additionne ainsi une véritable couche d’intelligence logistique, permettant d'exploiter au mieux notre matériel. En combinant entre elles nos différentes briques, Deepsky est en mesure de répondre de façon très précise aux besoins de nos clients, avec une importante dimension de customisation, d'adaptabilité des flux. La beauté de notre système réside dans sa facilité à se répliquer partout dans le monde, tout en étant personnalisable.


Quels sont vos grands chantiers pour 2025 ?
Déployer tous les Skypod nouvelle génération, sur de nombreuses typologies logistiques. Ce que nous avions réussi à initier, en quatre ou cinq ans, pour sa première version, nous l’effectuons désormais en quelques mois, avec en ligne de mire un niveau de fiabilité toujours plus haut. Face à une logistique très complexe, avec l’arrivée d’énormes entrepôts de 200 robots, nous continuerons à améliorer notre système au fur et à mesure. Nous y travaillons déjà, en permanence. Parallèlement, différents projets se poursuivent, et nos équipes se concentrent également sur de nombreux autres sujets, tel notre système de convoyeur. Avec toujours comme objectifs : de la fiabilité et des gains de performance.

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