Immobilier
Arthur Loyd Logistique se projette sur l’avenir de l’immobilier logistique
Dans un contexte chahuté, marqué par un manque de visibilité et des chocs exogènes ayant bousculé l’économie, Arthur Loyd Logistique conviait partenaires, clients et journalistes le 6 février dernier afin de dresser le bilan de l’immobilier logistique français 2024 et brosser le portrait de celui de 2025.
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Déjà fin janvier, Arthur Loyd Logistique, spécialiste du conseil en immobilier d’entreprise, livrait une analyse détaillée du marché français de l’immobilier logistique soulignant une demande placée en berne, en baisse de 29 % par rapport à la moyenne quinquennale et un marché utilisateurs enregistrant ses plus mauvais résultats décennaux. Le ton était donné. Pour cette nouvelle prise de parole, Arthur Loyd a donc souhaité aller plus loin et donner la parole à un grand témoin de cette conjoncture compliquée. Cette année, Vincent Ricci, directeur général France de l’opérateur de contract logistique GXO montait sur scène pour partager son expérience. Le prestataire, spin-off de XPO, pèse un peu un plus de 10 milliards de chiffre d’affaires dans le monde et affiche en France un chiffre d’affaires de 763 millions d’euros en 2023.
Vers une rationalisation de la logistique
Sur le territoire, GXO compte 70 sites et exploite 3 millions de mètres carrés, sur la fameuse dorsale mais également en dehors. Ainsi, lorsque Didier Terrier, directeur associé d’Arthur Loyd Logistique, interroge son grand témoin, la question est directe : « Quel est l’impact de la conjoncture sur vos activités ? ». Vincent Ricci répond de but en blanc : « Cette conjoncture, nous la vivons comme vous mais avec un prisme un peu différent. Nous sommes présents sur de nombreux secteurs et nous constatons de mutliples tendances selon les marchés. Pour exemple, en e-commerce, on assiste à trois tendances disruptives : l’ultra présence d’Amazon, l’essor du direct shipping qui prend des parts de marché colossales et vient changer les règles du jeu en accordant une moindre importance dans l’expérience client, aux délais de livraison, favorisant le prix, et enfin la surcapacité logistique, entraînant du vide, des outils logistiques peu ou pas saturés et donc moins de projets de développement de plateformes », développe le directeur général France de GXO. Parallèlement, selon Vincent Ricci, la distribution alimentaire transforme également son modèle et rationalise sa logistique tandis que les FMCG regardent la supply chain sous l’angle de l’optimisation et regroupent leurs activités sur un même entrepôt. « Partout où cela se transforme, cela sera générateur d’opportunités et de création de valeurs. Il y a aura donc de nouveaux projets mais sur des temps longs, sans doute une année ou deux de transition », conclut-il.
La logistique, actif favori des investisseurs
Et justement, sur l’avenir, Arthur Loyd Logistique reste confiant. Nicolas Chomette, directeur associé en investissement chez Arthur Loyd Logistique, se veut rassurant : « Toutes les classes d’actifs sont en baisse, exceptée la logistique. La part de la logistique est historique, représentant 32 % du marché, à comparer à une moyenne décennale de 12 %. Nous constatons une confiance des investisseurs sur l’avenir de cet actif. Enfin, nous croyons également beaucoup au produit qu’est la messagerie. » En ce qui concerne les défis auxquels fera face le marché logistique français en 2025, Arthur Loyd Logistique, au travers de la voix de Camille Della-Balda, responsable Études de l’entreprise, assure que la consommation des agents économiques conditionnera la reprise du marché utilisateurs, que l’offre disponible se maintiendra à un niveau plutôt élevé et que les loyers devraient rester stables en 2025, soulignant que le potentiel de développement demeure concentré au nord de la Loire.
Immobilier logistique : zoom sur les principaux chiffres en régions
Hauts-de-France :
• Arthur Loyd Logistique constate un repli de l’activité de 31 % par rapport à la moyenne historique ;
• La demande placée piétine depuis juillet 2024 ;
• La Région affiche 16 % de part de marché et reste la deuxième logistique française.
Île-de-France :
• La demande logistique est en fort retrait (-57 %) par rapport à la moyenne quinquennale en 2024 ;
• Les transactions signées en 2024 sont majoritairement portées sur le segment du neuf ;
• En 2025, le stock d’offres devrait rester élevé et les loyers stables.
AURA :
• Atterrissage 2024 en deçà de la moyenne historique (-17 %) ;
• La part régionale dans la demande placée nationale se maintient ;
• 10 transactions signées en 2024 contre 14 en 2023 ;
• La région talonne l’IDF en termes de valeurs locatives.
PACA :
• Contraction de la demande placée de -10 % par rapport à la moyenne historique ;
• 9 transactions signées en 2024 contre 15 en 2023 ;
• Stabilisation de la progression des loyers en 2025 ;
• L’ensemble des grands pôles offre des solutions logistiques.
Les régions qui font la différence :
La part du hors dorsale atteint un record en 2024 (39 % de la demande placée), rythmée par des transactions réalisées sur des immeubles clés-en main. La région Centre-Val de Loire capte l’essentiel des transactions d’envergure et les Pays-de-la-Loire montent en puissance. Selon l'entreprise, le futur de l’immobilier logistique se dessinerait dans la moitié nord du territoire.
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