SITL 2025 : trois questions à Laurence Gaborieau, directrice du salon

Après « Les voies du changement » en 2024, le SITL poursuit son cycle de métamorphose avec un nouveau fil rouge : « Connectons nos intelligences ». Pourriez-vous nous expliquer le choix de cette accroche ?
Le SITL a pour vocation de donner des clés pratiques pour réussir la transformation en profondeur de l'industrie du transport et de la logistique. Doté d'un format attractif, engageant et novateur, le salon permet aux acteurs du marché de proposer et/ou de trouver des solutions concrètes avec des partenaires fiables pour relever leurs défis en matière de transport, de logistique, de technologie, d'énergie, d'infrastructure, de règlementation et de planification.

Car contrairement à d'autres secteurs, le T&L ne peut pas progresser si chaque acteur travaille en silo. Ce sont ceux qui parviennent à collaborer, à échanger, à innover ensemble et qui impulsent la transformation du secteur. Un exemple concret ? L'organisation des Jeux olympiques et paralympiques, qui a illustré l'importance d'un travail harmonieux entre tous les maillons de la chaîne logistique, menant à un succès incontestable. C'est une véritable réussite à la française, qui démontre le savoir-faire de notre industrie.
Et rappelons-le : le transport et la logistique représentent 10 % du PIB français ! Ce secteur joue donc un rôle clé dans l'économie et son avenir repose sur l'intelligence collective. C'est précisément cette dynamique que le SITL 2025 souhaite mettre en avant avec « Connectons nos intelligences ».

Comment votre objectif d’internationalisation progressive du salon se manifestera-t-il pour cette édition 2025 ?
C’est un travail de longue haleine qui débute. Nous avons priorisé les pays européens limitrophes, en faisant le choix de la qualité plutôt que la quantité. Nous travaillons avec des experts par pays qui identifient des cibles précises (direction de la supply chain, des transports, de la logisitique) de sociétés influentes et montons des programmes spécifiques (contenu d’intelligence collective, networking entre pairs français et européens, conférences…).
Côté exposants, 22 % des entreprises sont issues de l’international. Parmi eux, 17 pays sont représentés. On retrouve ainsi plusieurs leaders européens du secteur, comme l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, le Royaume-Uni, l’Italie, les Pays-Bas, la Suisse, la Chine et Taïwan. Ces nations, reconnues pour leur expertise en supply chain, transport multimodal et logistique innovante, apporteront un regard essentiel sur les tendances et les bonnes pratiques en vigueur sur le marché européen.
Enfin, les candidatures aux Innovation awards et Start-up contest, qui récompensent les jeunes pousses ou entreprises confirmées contribuant à façonner l’avenir de la logistique et du transport, ont été ouvertes aux exposants internationaux. Et cette année, nous avons reçus 23 dossiers internationaux (sur 72 au total), soit 31 % du total. Cette ouverture illustre non seulement l’ampleur grandissante de l’événement mais aussi la diversité des innovations qui seront mises en avant.

Néanmoins, j’ai conscience que c’est un travail à long terme et que nous devons continuer à investir afin de mieux valoriser la filière française à l’échelle internationale.

Quelles seront les principales nouveautés à découvrir pour ce rendez-vous majeur de l’ensemble des acteurs du transport et de la logistique ?
L’édition 2025 du SITL introduira plusieurs nouveautés majeures pour répondre aux évolutions et aux besoins du secteur. Parmi elles, Cold chain by SELFI, un nouvel espace dédié aux solutions pour la chaîne du froid. Ce segment essentiel, notamment pour la sécurité alimentaire et sanitaire, bénéficie d’un savoir-faire français reconnu à l’international.
D’autres nouveautés seront présentes au sein du Métamorphose center, un espace innovant créé en 2024. D’abord l’espace Humanitarian logistics, qui accueillera des associations engagées telles qu’Aviation sans frontières et Bioport. Le salon mettra également à l’honneur les modes de transport décarbonés, avec une exposition de maquettes d’armateurs axées sur la propulsion vélique et des panneaux pédagogiques conçus par Wingship.
Encore, nous accueillerons trois fresques, ayant pour objectif de sensibiliser, fédérer et amorcer des actions collectives : la Fresque de la logistique, la Fresque du fret, la Fresque de la livraison.
Un partenariat a ensuite été conçu avec le ministère des Armées. Le centre du soutien des opérations et des acheminements (le CSOA), organisme interarmées en charge de la coordination des acheminements stratégiques sur tous les théâtres d’opération et outre-mers, organisera sa convention le 3 avril au matin à Balard, et en parallèle une conférence sur la grande scène : « Regards croisés, entre la logistique civile et militaire », avec Anne-Marie Idrac et le général Féola [commandant du CSOA, qui assure la conduite et la coordination interarmées du soutien logistique, pour la projection des forces françaises hors métropole, ndlr].
Enfin, le Guichet des solutions, conçu pour informer visiteurs et exposants sur les aides disponibles, verra sa surface doubler cette année. Rassemblant les principaux organismes d’État, il simplifiera l’accès à un large éventail de ressources et proposera un accompagnement sur mesure pour faciliter les démarches administratives.
Avec ces nouveautés, le SITL 2025 affirme sa volonté d’accompagner les acteurs du secteur en leur apportant des solutions concrètes, innovantes et adaptées à leurs défis.