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CMA CGM bien remis à flot, avec un chiffre d’affaires de plus de 53 milliards d’euros en 2024
CMA CGM a enregistré un chiffre d’affaires de 55,48 milliards de dollars (53,33 Md€) en 2024, en hausse de 18 % par rapport à 2023. Malgré ses bons résultats, le plus grand groupe français de transport et de logistique fait preuve de prudence sur l’avenir, face aux cahotements de la nouvelle année en cours.

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CMA CGM
Après une année 2023 baissière, résultante d'une normalisation post-Covid, CMA CGM a remis tous ses curseurs au vert. Le géant français du transport maritime et de la logistique publie en effet un chiffre d’affaires de 55,48 milliards de dollars (53,33 milliards d’euros au taux de change actuel) pour son exercice 2024. Soit une hausse d’environ 18 % par rapport à celui de 2023, qui avait chuté à 47 milliards de dollars (-36,9 % par rapport à 2022).
L’Ebitda (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) atteint quant à lui 13,4 milliards de dollars en 2024, soit une marge de 24,2 % et une hausse de 5,1 points par rapport à l’année 2023. « Notre groupe a réalisé une performance solide cette année, portée par notre activité de transport maritime, déclare Rodolphe Saadé, PDG de CMA CGM. La logistique affiche également de bons résultats, soutenue par les investissements stratégiques engagés ces dernières années. »
Des conteneurs plus rentables
L’activité maritime de l’armateur de porte-conteneurs a en effet bien performée l’année écoulée, avec 23,6 millions d’équivalents vingt-pieds (EVP) gérés sur la période, soit une hausse de 7,8 % par rapport à 2023. Le bénéfice d’exploitation de ce segment a fortement augmenté pour s’établir à 30,8 %, avec un revenu moyen par EVP sur 2024 de 1 549 dollars (1 493 euros), en hausse de 7,7 %.
« En 2024, le groupe CMA CGM a par ailleurs continué de renforcer sa position dans les infrastructures portuaires, avec un réseau qui comprend aujourd’hui 60 terminaux dans 30 pays », rappelle la compagnie dans le communiqué relatif à ses derniers résultats financiers. En septembre dernier, le mastodonte a notamment acquis 48 % de l'opérateur portuaire Santos Brasil, entreprise cotée en Bourse et propriétaire de plusieurs terminaux localisés sur la côte sud du Brésil.
Des activités logistiques de plus en plus prégnantes
La part de la logistique dans le chiffre d’affaires de CMA CGM a largement progressé, comptant désormais pour 18,4 milliards de dollars (17,73 Md€, soit 20,9 % de hausse par rapport à l’exercice précédent). Renforcée par le rachat de Bolloré Logistics, officialisé fin février 2024 pour 4,85 milliards d’euros, Ceva Logistics a rejoint « le top 5 du secteur de la logistique mondiale, alors qu’avant l’acquisition de Ceva en 2019, le groupe CMA CGM n’était pas ou très peu présent dans cette industrie », comme nous l’avait signalé son directeur général, Mathieu Friedberg.
La filiale logistique du géant tricolore s’est particulièrement fait remarquer dans sa gestion millimétrée des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Que ce soit dans l’orchestration des flux en amont et dans un démontage des installations tout aussi pharaonique. Ceva a en outre consolidé sa présence en Arabie saoudite, via la création d’une coentreprise avec Almajdouie Logistics, pour proposer une offre intégrée logistique de bout en bout aux compagnies du royaume dynastique du Moyen-Orient.
« Une réorganisation des chaînes d'approvisionnement mondiales »
Concernant ses perspectives d’évolution en 2025, CMA CGM fait preuve d’attentisme. Si le groupe tricolore s’attend à une croissance économique mondiale de 3 %, il tient à rappeler une situation géopolitique particulièrement complexe et peu prompte à la stabilité. Il conclut ainsi son communiqué : « Les perspectives de hausse des droits de douane annoncées aux États-Unis pourraient néanmoins avoir un impact sur le commerce et se traduire à moyen terme par une réorganisation des chaînes d'approvisionnement mondiales. Par ailleurs, les livraisons de nouveaux navires, conjuguées à une éventuelle évolution de la situation en Mer Rouge, seront des éléments déterminants pour l’orientation du marché. Dans ce contexte, le groupe reste prudent et attentif à l’évolution de la situation macroéconomique et géopolitique, tout en étant confiant quant à sa capacité à appréhender le cycle grâce à la diversification de ses activités et sa solidité financière. »
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