Transversal
Face aux mouvements sociaux d'ampleur dans les ports français, l'AUTF et les fédérations professionnelles appellent à une action rapide
Face à la situation portuaire française, l'AUTF, association des utilisateurs de transport de fret, s'est rapprochée des fédérations professionnelles maritimes et logistiques. L'ensemble de ces acteurs ont écrit et diffusé une déclaration commune publiée ci-dessous par Voxlog :

©
Tagesstruktur/Pixabay
« Les acteurs économiques des places portuaires et de la chaîne logistique française (soit plus de 2 000 entreprises et 180 000 emplois) alertent sur la situation extrêmement préoccupante que connaissent les ports français : la chaîne d'approvisionnement – et tous ses acteurs – font face à des mouvements sociaux d'une rare ampleur, et ce depuis l'automne 2023.
Dans un contexte global économique caractérisé par une faible consommation des ménages et des entreprises et marqué par des tensions géopolitiques (conflit en mer Rouge, tensions internationales), ces mouvements ont accentué la désorganisation dans les ports français, et plus globalement, sur la chaîne logistique française.
Les places portuaires ne sont pas seulement des lieux de transit - d'import ou d'export, mais de véritables écosystèmes économiques. Cette situation met donc en péril le dynamisme économique français :
• L'attractivité industrielle : les perturbations freinent l'installation de nouvelles industries, qui risquent de se détourner de la France au profit d'autres pays.
• Des coûts exponentiels : les surcoûts additionnels engendrés mettent en péril la rentabilité des entreprises portuaires, logistiques et de leurs clients. Et nos ports ultramarins sont encore plus touchés (dépendance logistique, surcoût plus élevé, difficulté de report vers d'autres ports).
• Une désorganisation des modes ferroviaires et fluviaux : le manque de fiabilité des opérations portuaires conduit à une perte d'activité pour les modes massifiés (ferroviaire et fluvial), freinant le développement des solutions de report modal.
Sans action rapide, l'attractivité et la compétitivité des ports français risquent d'être durablement compromises, avec des conséquences irréversibles : la reconquête des trafics détournés pourrait prendre entre 5 et 10 ans, voire ne jamais se réaliser.
Il est impératif d'assurer le respect du principe fondamental de libre circulation des biens et des personnes, ainsi que la continuité de l'activité portuaire, essentielle à la souveraineté économique de la France.
Nous appelons donc à la mise en place immédiate d'une cellule interministérielle de coordination regroupant nos fédérations professionnelles et les autorités compétentes. Une première réunion doit être organisée dans les meilleurs délais afin de définir des solutions pérennes pour garantir la stabilité et la compétitivité des places portuaires françaises. »
À lire également : Grèves des ports français : les transporteurs du secteur logistique s'inquiètent pour leur activité
