media supply chain
et logistique

Chargeurs

« En 2040, plus aucun camion diesel ne transportera des produits Ferrero »

Lors d’une conférence à Villers-Écalles, en Normandie, Ferrero France a présenté différents leviers d’actions concourant à l’atteinte de ses objectifs de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre. La collaboration pour la mise en place de nouvelles solutions de transport de marchandises y figure en tête.

Publié le 16 mars 2025 - 16h52
A_1

 Matthew Perget

À l’occasion de la présentation, le 13 mars 2025, d’une boucle logistique locale d’acheminement de marchandises – mise en place en collaboration avec Stef et la Scanormande –, Ferrero France a détaillé les ambitions de décarbonation de son groupe. Des dirigeants tricolores de l’industriel agroalimentaire de rang mondial ont profité de la réunion de tout un écosystème de partenaires, ainsi que de la presse, pour préciser leurs objectifs à court, moyen et long terme. Mais aussi pour les illustrer avec des cas concrets, tendant vers leur réalisation. « Le premier axe à court terme consiste à optimiser nos transports, maximiser le remplissage des camions, réduire au maximum les trajets à vide ou encore utiliser des alternatives comme les voies fluviales ou le rail », introduit Gregory Debuchy, directeur supply chain de Ferrero en France et président du Club Déméter, association visant à promouvoir l'innovation pour concilier la chaîne d’approvisionnement avec l'environnement.

 

Monter sur Seine

Concernant le fluvial par exemple, le groupe italien s’appuie en France sur Stef, Haropa Port et VNF pour acheminer, depuis 2021, une partie de ses produits de Grand-Couronne, près de Rouen, jusqu’à Wissous, en Essonne. Via une barge affrétée par le spécialiste du transport et de la logistique sous température dirigée, Ferrero France achalande du Nutella, des Kinder et des Tic Tac pour les amener à Gennevilliers (93) par la Seine, puis à l’entrepôt Samada/Monoprix de Wissous via des camions roulant au GNL. En 2024, les partenariats se sont étendus avec les enseignes Franprix et Carrefour. À la clé : un doublement des volumes de Ferrero transportés par voie fluviale, de Normandie jusqu’en région parisienne, et près de 1 000 magasins franciliens livrés sous un schéma multimodal.


Un mix énergétique pour moins de thermique

À moyen terme, Ferrero vise une réduction de 30 à 35 % de ses émissions de CO2 d'ici 2030, sur l'ensemble de sa supply chain mondiale. « En France, nous aurons déjà réalisé -21,4 % de diminution en 2025, par rapport à cet objectif » (1), assure Gregory Debuchy. À plus long terme, le géant européen de l’agroalimentaire – qui a enregistré 18,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024 (2) –, escompte se passer entièrement des motorisations thermiques dans son fret routier. « En 2040, plus aucun camion diesel ne transportera des produits Ferrero », lance ainsi le directeur supply chain du groupe en France. Pour ce faire, le troisième plus grand fabricant de confiseries chocolatées au monde (3), après les multinationales Mondelez International (Milka, Oreo, Toblerone, Pepito, Côte d'Or...) et Mars (M&M's, Snickers, Maltesers, Twix, Bounty...) (4), mise sur le mix énergétique de son fret routier.


Expérimenter pour progresser

Outre le déploiement progressif de camions électriques, comme celui tout juste mis en place en collaboration avec Stef et la Scanormande, Ferrero France investit dans les biocarburants (comme son client de la grande distribution, avec le HVO 100 et le B100) et anticipe un avenir dans lequel l’hydrogène sera clé. Car il attend que la technologie pour le fret lourd et les réseaux d’avitaillement dédiés soient prêts à une échelle industrielle, donc plus économiquement viables. Pour l’heure, Ferrero France va expérimenter dès avril 2025 l’usage en Normandie d’un autre camion électrique, équipé cette fois-ci de panneaux solaires pour augmenter son autonomie.

 

_____

(1) Lors du lancement en 2020 de ses engagements climatiques validés par le SBTi, le groupe Ferrero citait 2018 comme année de référence pour ses objectifs de réduction d’émissions à horizon 2030. Dans le détail, l’industriel indique vouloir : réduire de 50 % les émissions de ses sites de production, entrepôts et bureaux, ainsi que celles produites par l'énergie qu’il achète (scopes 1 et 2) ; réduire de 43 % toutes les émissions générées par ses activités et par sa chaîne d'approvisionnement (scopes 1, 2 et 3) par tonne de produits fabriqués. Source : Action climatique, Ferrero.

(2) (3) Source : Chiffres clés du groupe Ferrero, 2025.
(4) Source : Valeur des ventes de produits de confiseries des principales entreprises produisant des confiseries dans le monde en 2023, Statista, 2025

à lire aussi
CHAQUE JOUR
RECEVEZ LES ACTUALITÉS
DE NOTRE SECTEUR
INSCRIVEZ-VOUS
À LA NEWSLETTER
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !