Ferrero, Stef et la Scanormande s'unissent pour former une boucle logistique locale et décarbonée

Rue Pietro Ferrero à Villers-Écalles, en Seine-Maritime. C’est à cette adresse, au nom de voie évocateur, que se situe la plus importante usine de Nutella à l’échelle internationale. Contribuant à plus de 25 % de la production mondiale de la célèbre pâte à tartiner, ce site emblématique du groupe Ferrero (y fabriquant également des Kinder Bueno) livre chaque jour via une soixantaine de camions des milliers de pots et de barres chocolatées à de nombreux acteurs de la grande distribution. Dont la Scanormande, implantée à Lisieux dans le Calvados. Pour décarboner l’acheminement des palettes, depuis son entrepôt automatisé de stockage (situé à quelques mètres de l’usine) jusqu’à celui de la centrale coopérative normande du mouvement E.Leclerc, l’industriel agroalimentaire a fait appel à Stef. Le prestataire de logistique et de transport a ainsi commandé puis personnalisé un camion électrique adapté aux demandes et besoins de Ferrero France, mais aussi de leur partenaire de la grande distribution.

Un « engagement commun »

« Entre Stef et Ferrero, c’est une longue histoire, illustre Bertrand Bompas, directeur RSE du spécialiste de la supply chain alimentaire, à l’occasion d’une conférence organisée le 13 mars 2025 chez Ferrero, à Villers-Écalles. Nous partageons une même logique de collaboration sur le long terme, de même que de fortes convictions de responsabilité, pour tendre vers un transport de marchandises plus durable. Cet engagement commun se retrouve notamment, depuis plus de 20 ans, au sein du Club Déméter [association visant à promouvoir l'innovation pour concilier la supply chain avec l'environnement, ndlr], pour sans cesse tester de nouvelles technologies et valider leurs cas d’usage sur le terrain. Après des expérimentations depuis 2005 sur du rail-route, puis sur du fluvial, nous inaugurons aujourd’hui un premier tracteur électrique. » De marque Volvo Trucks, ce porteur peut emporter jusqu’à 20 tonnes de charge utile, au sein d’une remorque conçue sur mesure pour alimenter, aussi en électrique, un groupe frigorifique.

Des tests itératifs

Se chargeant en 2h30 et disposant de 300 km d’autonomie, le poids lourd permettra, selon les estimations de Stef et de Ferrero France, d’économiser 30 tonnes de CO2 par an. Et ce via « une boucle logistique optimisée, permettant de maximiser la saturation des chargements et de limiter les trajets à vide, comme l’explique Gregory Debuchy, directeur supply chain de Ferrero en France et président du Club Déméter. Le camion charge ici, à Villers-Écalles, livre les produits à la Scanormande, recharge à Lisieux sur ses quais, puis part livrer les magasins Leclerc proche de nos entrepôts. Ce modèle local est ainsi gagnant pour l’environnement, avec une limitation des kilomètres à vide, mais aussi économiquement, via une baisse des coûts. »

Un modèle à dupliquer

Satisfaits de leur circuit logistique optimisé, les représentants du trio industriel-prestataire-distributeur n’excluent pas de réitérer l’expérience avec de nouveaux camions électriques. « Ce tracteur présenté aujourd’hui est probablement le premier d’une série d’autres tests », projette ainsi Bertrand Bompas de Stef, qui rappelle que la technologie évolue vite et que les derniers modèles de poids lourds électriques disposent désormais d’une autonomie supérieure à 500 km. Le directeur RSE du transporteur et logisticien souligne également qu’en étant affublé d’une vignette « Crit’Air 0 », ce type de véhicule est apte à circuler dans les zones à faibles émissions (ZFE) et lors des pics de pollution. Ce qui permet par exemple de continuer à assurer, en presque toute circonstance, le fret routier moins émissif de produits provenant d’une usine Ferrero tournant sans arrêt, de jour comme de nuit.