Immobilier
Entretien exclusif avec Aurélien Coudert, directeur général de VGP en France
Depuis son arrivée sur le marché français, le développeur immobilier paneuropéen VGP a sécurisé plus de 400 000 m² de bâtiments à construire ou en cours de développement sur le territoire national. Aurélien Coudert, directeur général de VGP en France, nous détaille l’évolution de ce portefeuille et ses multiples projets.

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VGP France
Comment ont évolué vos équipes, depuis l’implantation de VGP en France ?
Depuis mon arrivée au sein du groupe paneuropéen il y a un peu plus de trois ans, afin d’en monter la filiale française, nos équipes ont grandi. VGP dispose d’un ADN technique important, pour travailler sur les différentes phases du développement, en accord avec notre profil patrimonial long terme et intégré. Étant à la fois développeur des projets, puis propriétaire et gestionnaire des actifs, nous avons besoin de profils techniques variés. Autre axe important de renforcement de nos équipes : la partie développement et commercialisation, pilotée par Maxime Nemethy.
Quelles sont les spécificités de votre stratégie de développement, qualifiée de « long terme » ?
Le groupe VGP intègre un vrai savoir-faire sur la partie logistique et surtout industrielle, avec la capacité de construire des clés en main dédiés à ces secteurs, mais aussi des projets mixtes, tels des parcs d’activités, comme le projet de Vélizy. Nous sommes par ailleurs prêts à lancer des bâtiments en blanc, en adéquation avec cette approche sur le long terme caractérisant VGP. Nous pouvons de plus gérer les aspects dépollution, désamiantage, déconstruction… Ces aptitudes techniques sont importantes pour se déployer sur la durée en France, puisqu’une partie substantielle des opportunités du marché concerne des friches de différentes natures. Enfin, nous concevons nos projets en concertation avec les différentes collectivités locales, en tenant nos engagements sur la durée et en s’assurant de proposer des interlocuteurs référents tout du long, jusqu’à la phase d’exploitation des actifs.
Quel a été l’historique de la création de votre VGP Park Rouen, à Petit-Couronne en Seine-Maritime ?
Nous nous sommes positionnés sur l’acquisition de ce parc en juin 2022, soit lors des prémices de l’arrivée de VGP en France. Après avoir obtenu les autorisations nécessaires, nous avons livré un premier bâtiment, commercialisé intégralement à un opérateur local, Sénalia, avec lequel nous sommes très heureux d’avoir pu nouer un partenariat. Cet agro-logisticien leader de l’exportation céréalière, implanté à Rouen, souhaitait diversifier ses activités, notamment autour de l’entreposage. Il a matérialisé ses ambitions avec la prise à bail de 40 000 m². Entre le moment de l’acquisition et la livraison de ce premier projet se sont écoulés un peu moins de deux ans et demi. À noter que le site était une ancienne friche industrielle (de raffinerie), historiquement très polluée. Il a fait l’objet d’une dépollution, d’un désamiantage et d’une démolition validés par les services de l’État. Nous nous sommes ainsi inscrits dans un projet vertueux de limitation de l’artificialisation des sols, avec également la volonté de développer le volet écologique du site, en contre-pied de son passé. Le bâtiment vise une certification Breeam « Excellent » pour la construction – standard de référence sur l’ensemble de nos projets –, ainsi que le label Biodivercity.
Quelles vont être les prochaines étapes du développement de votre parc normand ?
Un deuxième bâtiment, en cours de construction et représentant environ 35 000 m², sera livré à l’été 2025. Déjà en partie précommercialisé, nous avons pour objectif de terminer cette phase bien amorcée dans les prochains mois. Avec ces deux premiers bâtiments, la moitié du développement du VGP Park Rouen sera terminé. Il en restera encore potentiellement trois autres à commercialiser, pour environ 85 000 m² ; nous allons par ailleurs démarrer une nouvelle construction cette année. Au total, l’ensemble représentera 160 000 m² sur 32 hectares de terrain.
Comment se compose actuellement votre portefeuille français ?
Nous avons sécurisé environ 90 hectares, représentant plus de 400 000 m² de bâtiments à construire ou en cours de développement. En termes d’offres commerciales actuellement disponibles, cela représente environ 350 000 m² de bâtiments. Ces derniers peuvent s’adresser à des industriels, des prestataires logistiques ou des chargeurs, en ce qui concerne les sites de Mulhouse et de Rouen. Mais aussi, dans le cadre de notre parc d’activités de Vélizy, à des entreprises de production, de R&D, de retail BtoB… et ce de toutes tailles : PME, ETI, filiales de grands groupes ou startups. Sur l’ensemble de notre pipeline, caractérisé par les trois principaux sites évoqués, nous ambitionnons de pouvoir les déployer intégralement d’ici fin 2027. Enfin, un quatrième dossier vient d’être sécurisé, mais je ne peux pas vous donner plus de détails.
Comment s’est déroulée l’acquisition des deux autres projets que vous venez d’évoquer ? Et pourriez-vous nous en apprendre plus sur celui de Mulhouse en particulier ?
Nous avons conclu ces deux acquisitions auprès de l’industriel Stellantis, sur l’année 2023. La première concernait 19 hectares à Vélizy-Villacoublay, dans les Yvelines. Nous y avons racheté une majeure partie d’un de leur centre de R&D, situé en face d’une base aérienne. De même que 21 hectares à Sausheim, juste à côté de Mulhouse, à usage de parking. Extrêmement bien situé, à proximité immédiate la frontière franco-allemande et non loin de la Suisse, ce site se positionne également au cœur d’un tissu industriel en très fort développement. Nous ambitionnons d’y démarrer une construction cette année, dans le cadre d’une solution immobilière composée de trois bâtiments de 30 000 à 35 000 m². Avec l’objectif final de développer environ 100 000 m².
Quels sont vos principaux objectifs pour cette année 2025 ?
Nous allons lancer plusieurs bâtiments en construction et connaître une forte accélération de notre activité sur le volet commercial, du fait du stade d’avancement des projets. Nous allons ainsi renforcer nos équipes pour accompagner le besoin et pouvoir répondre à tous les clients souhaitant s’implanter sur nos parcs. Nous venons de franchir le cap de la dizaine de collaborateurs entre nos bureaux de Paris et de Lyon ; nous devrions être une vingtaine d’ici la fin de l’année 2025.
