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Publié le 12 novembre 2015

2. Sud de la France : Un premier CRC déployé

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Depuis le début d’année, un centre de routage collaboratif a été mis en place à Saint-Martin-de-Crau (13), dans le sud de la France. Soutenue par 4S Network, GS1 France, Mines Paristech et l’Ademe, cette première expérimentation a pris fin en août dernier. Explications et bilan avec Xavier Perraudin, Président de 4S Network, coordinateur du projet CRC Services.

Comment fonctionne le centre de routage collaboratif ?

Le principe du routage est assez simple : d’une part, nous nous positionnons proche des clients destinataires, ici la grande distribution. Ensuite, nous permettons à des industriels de livrer ce routeur en camion le plus complet possible. Enfin, en sortie de routeur, nous recomposons les commandes en cherchant un remplissage maximal pour du transport de distribution de proximité avec des partenaires transporteurs qui sont des spécialistes de la distribution régionale. Le CRC Services s’appuie sur des partenariats avec des prestataires de transport et logistique qui fournissent le service physique, pendant que nous fournissons un service de coordination vis-à-vis des industriels et des distributeurs en donnant de la visibilité, une meilleure traçabilité des flux. L’objectif n’est pas d’avoir un seul routeur, mais au contraire de faire émerger un certain nombre de sites afin de couvrir le marché français, pour que n’importe quel industriel qui désire livrer une région donnée puisse déposer des flux et être sûr que sa logistique sera pilotée de façon mutualisée, avec une offre cohérente par rapport à sa politique de qualité de service, de prix, et d’émission de CO2. Nous espérons aussi une émergence d’offres. Demain, FM LogisticDHL ou encore Geodis peuvent disposer de leur propre routeur, et ils peuvent aussi avoir cette fonction dans certaines régions.

 

À qui s’adresse le CRC et quel en est l’intérêt ?

En fin d’expérimentation, le CRC était connecté à cinq sites industriels et 26 sites distributeurs pour permettre de livrer avec des camions mieux remplis que si ces industriels y allaient tout seul. La mutualisation a des vertus économiques et environnementales, mais elle a du mal à se généraliser. En amont du routeur qui les intéresse, les industriels pilotent eux-mêmes leurs flux avec leur propre organisation. En revanche, dès qu’ils arrivent sur et en aval du routeur, il s’opère un transfert de responsabilité puisque la livraison jusqu’au point final est mutualisée, ce qui les intéresse car ils ne peuvent pas la réaliser eux-mêmes de façon plus performante. S’ils le peuvent, c’est que leurs flux sont beaucoup plus importants et qu’ils vont directement chez le distributeur avec des camions complets ou quasi complets car la livraison sera évidemment plus performante sans passer par le routeur. Néanmoins, avec les fréquences de livraisons demandées, mêmes les gros faiseurs ont une partie de leurs flux qui ne peuvent être gérés en camion complet. Pour ces industriels, il reste quand même 20 % qu’ils peuvent faire passer par des routeurs. Pour des acteurs de tailles intermédiaire, ce sera peut-être du 50-50 et pour les petits faiseurs l’inverse, avec 80 % de flux par le routeur et 20 % en livraison directe.

 

Au bout de six mois d’expérimentation, quel bilan tirez-vous ?

Après trois ans de travail sur le concept et six mois de pilote, nous ne sommes pas aux objectifs fixés en déploiement total, c’est-à-dire avec des taux de remplissage de 90 % en amont et en aval du routeur. Sur cette phase de test, nous étions plutôt sur une moyenne de 80 % selon les flux, mais nous n’avions que cinq industriels et près d’une trentaine de sites distributeurs. Cela dit, ces résultats sont encourageants car fin mai, nous étions à – 10 % d’émissions de CO2 en global et entre – 7 et +11 % d’économies selon les acteurs sur un objectif de + 15 %. Nous sommes dans la bonne direction, les gens adhèrent à cette démarche qui est un cercle vertueux : plus on a de volumes, plus on va atteindre l’optimisation en amont et en aval.

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