Innovation
Welco, Pickme : le particulier, nouveau point de retrait ?
2. Welco : « Notre offre est complémentaire aux réseaux actuels »
Romain Barraud, CEO et cofondateur de Welco, revient sur les concepts développés par la jeune pousse au sein de son réseau de points relais chez les particuliers, avec une sensibilité particulière pour une logistique plus verte et plus responsable.
Pourquoi avoir créé Welco ?
En 2016, un livreur m’avait confié le colis d’une voisine après plusieurs passages infructueux. Celle-ci, rarement présente à son domicile, était ensuite venue me remercier car il s’agissait d’un cadeau pour son filleul qu’elle n’aurait pas eu le temps d’aller chercher dans un point de retrait. Nous avons donc eu l’idée de lancer Welco, une plateforme digitale complète qui référence des récepteurs de colis dans votre quartier, afin de développer le concept du point de retrait chez votre voisin.
Quelle est la taille du réseau de Welco ?
Nous avons une communauté de 13 000 utilisateurs en France, appelés welkers, dont plus de la moitié sont actifs – c’est-à-dire vérifiés sur notre plateforme et qui réceptionnent régulièrement des colis. Nous travaillons exclusivement dans la région Rhône-Alpes, ainsi que Lyon depuis deux ans et Paris depuis septembre 2020. Nous nous développons rapidement, avec jusqu’à 5 000 colis traités par mois et nous souhaitons doubler notre réseau en 2021, sur une dizaine de grandes villes, avec l’aide de plusieurs transporteurs partenaires.
À qui s’adresse Welco ?
Nous sommes dans une optique BtoBtoC : nous offrons du service aux consommateurs, mais nos clients sont à la fois les transporteurs, auxquels nous proposons d’intégrer nos modules directement dans leurs parcours de livraison (avec par exemple un colis délivré chez un voisin en cas d’absence), ainsi que chez des e-commerçants lors de la commande, comme avec les autres grands réseaux de points de retrait.
Comment devient-on welker ?
Après inscription sur notre plateforme, les profils des particuliers sont vérifiés par nos équipes et les welkers indiquent différentes informations : capacité de stockage, typologie de logement, taille maximum de colis récupérables. Certains peuvent accueillir trois petits colis dans leur appartement en soirée, tandis que d’autres en pavillon peuvent stocker directement des palettes toute la journée. Côté rémunération, nous payons jusqu’à un euro par colis, selon leurs typologies et tailles.
Quels sont les avantages d’une solution comme Welco ?
Les e-commerçants ont besoin d’avoir de nouveaux services à proposer à leurs clients, d’autant plus face à des points relais souvent saturés. Nous sommes donc complémentaires aux réseaux existants en offrant des maillages cinq à sept fois plus denses. Nous voulons également répondre à des enjeux écologiques, afin d’éviter les seconds passages, mais aussi les détours en points relais, qui peuvent être de plusieurs kilomètres quand on sort des grandes agglomérations. Enfin, nous créons du lien social, en favorisant les rencontres avec ses voisins.
Quels sont vos développements à venir ?
Nous travaillons sur la possibilité de faire des retours ou des envois CtoC directement depuis un voisin. Nous sommes en contact avec des entreprises qui livrent des produits non acceptés dans les points relais traditionnels (principalement pour les produits encombrants) afin de créer des communautés spécifiques de welkers, capables de stocker ces types de marchandises. Enfin, nous avons à cœur les aspects sociaux de la livraison car le consommateur a été habitué par de grandes marketplaces à ne pas la payer. Or, la croissance des volumes a entrainé des cadences infernales pour le secteur, et une baisse du service. Nous voulons être acteurs du changement et créer un nouveau modèle, organisé par les consommateurs qui acceptent de rétribuer davantage leur livraison pour la rendre plus vertueuse et plus qualitative, et rémunérer au juste prix les sous-traitants.
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