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et logistique

Entrepôts

L'automatisation, facteur de réduction de la pénibilité

Publié le 16 décembre 2015

2. Lutte contre la pénibilité : Une logistique aux normes

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Si dans la logistique, le travail peut être pénible, le respect du cadre légal n’est presque jamais remis en question. Mieux encore : les entreprises vont plus loin que ce qu’il leur est demandé en matière de sécurité, surtout lorsqu’elles réfléchissent à installer des systèmes d’automatisation.

La lutte contre les TMS et la pénibilité au travail est devenue un enjeu de santé publique. En France, la pénibilité au travail est encadrée depuis 2010 par le Code du travail, qui définit des facteurs de risques en fonction de l’environnement physique et des rythmes de travail. Outre la pénibilité, la loi impose des contraintes en matière de sécurité et de respect des bonnes conditions de travail. Sur ces points, le secteur logistique français fait figure de bon élève. « Je réalise plusieurs installations par an en France notamment, et nous n’avons jamais eu de problème là-dessus », témoigne François Mondou. « Les inspecteurs du travail, la médecine du travail voire les CHSCT, les organismes de contrôle de l’hygiène et de sécurité autour des postes, ne trouvent jamais rien à redire », ajoute-t-il. Car les éditeurs de solutions et les concepteurs de systèmes travaillent pour la plupart à l’édification des normes en collaboration avec des organismes du travail et de la santé français ou européens.

 

« Une matrice commune »

Soucieux d’assurer une sécurité maximale à leurs clients, les ingénieurs ont un temps d’avance sur la législation en vigueur. « D’ores et déjà nous proposons des produits bien au-delà des exigences normatives », affirme Laurent Depont, directeur commercial de BA Systèmes, entreprise spécialisée dans la manutention et le stockage automatiques. « Nous sommes d’ailleurs très en amont de l’application des normes puisque nous participons à leur élaboration au sein du comité européen qui les rédige », développe-t-il. L’Europe prend en effet une place prépondérante dans l’édification des normes applicables sur le sol français. Et comme les grands groupes logistiques sont présents dans plusieurs pays, les environnements de travail ont tendance à s’uniformiser à l’échelle européenne. « De par notre forte présence sur les territoires européens, on retrouve pratiquement une matrice commune à l’ensemble des pays », expose ainsi Daniel Joly, directeur général France du concepteur de solutions de stockage et de logiciels de gestion d’entrepôts Mecalux. « J’ai reçu récemment un document sur l’ergonomie des postes de travail, sur les rotations et les charges maximales que peut effectuer un opérateur dans une journée. C’est pratiquement la même chose en Espagne et en France », détaille-t-il.

 

Une centralisation des normes à l’échelle européenne permettrait de réduire, dans un contexte de mondialisation des flux et des installations, la disparité des exigences de sécurité entre les pays. L’harmonisation du cadre législatif à un niveau européen faciliterait les installations de systèmes d’automatisation, en réduisant le nombre d’adaptations nécessaires au respect de réglementations variables.

 

L’automatisation à la rescousse

Dans un contexte de recherche de réduction de la pénibilité au travail, l’automatisation apporte son lot de réponses. Moins d’objets lourds à porter, moins de déplacements à effectuer, plus de confort sur les postes, sont autant d’améliorations qui permettent de décupler la productivité d’un site tout en diminuant la charge physique des opérateurs. « Il faut entre 5 et 10 minutes de formation pour comprendre comment réaliser une préparation de commandes en goods-to-man ou en préparation convoyeur gare par exemple, et on atteint vite une productivité de l’ordre de 80 % dès la première journée », explique Jérôme Méré, consultant WMS et supply chain pour Acteos, éditeur de logiciels logistiques pour l’optimisation de la supply chain.

 

Une facilité de prise en main et un allègement de la charge de travail pouvant ouvrir des postes à des opérateurs qui ne seraient pas en état d’exercer une activité de préparateur de commandes sans cette automatisation. « Ces postes de travail sont adaptés aux personnes souffrant de troubles musculo-squelettiques », affirme Jérôme Méré, car « le produit n’est plus porté, il est amené à l’opérateur, déplacé d’un bac vers un colis ou d’un bac vers un autre bac ». L’automatisation des tâches les plus pénibles réduit ainsi le turn-over au sein des entrepôts logistiques et peut offrir de nouvelles opportunités de carrière aux opérateurs, en les plaçant à des postes plus valorisants. Tous les entrepôts ne sont pas au même niveau, mais les démarches, souvent volontaristes, des entreprises à accroître la sécurité et le confort de leurs employés se multiplient fortement.

Focus

Paradoxe contextuel

Curieusement, les normes dédiées à l’automatisation et à la robotisation n’ont jamais été inscrites dans la loi. « En France, tous les textes sont prêts pour faire de la mécanisation et de la robotisation, absolument tous », assure François Mondou. « Ils ont été développés à l’époque de l’industrialisation française sur les lignes de production quand il y en avait encore en France. Ils existent, ils sont très pointus. Énormément d’ergonomes ont travaillé sur ces sujets-là et je pense qu’à ce stade, la règlementation n’est même pas un frein en France. » Pourquoi alors ces textes ne sont-ils pas appliqués ? « Parce qu’il y a très peu finalement, notamment sur les plateformes logistiques, de mécanisation et d’automatisation », répond-il. Mais la tendance est au rattrapage et à l’équipement. La loi française, et plus largement les normes européennes, devront tôt ou tard adapter leur cadre aux nouveaux systèmes.

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