[Dossier] Fret 21 : actions, engagements et retours d’expériences chargeurs

Chez Leroy Merlin, la question de la responsabilité environnementale du transport fait partie de la stratégie d’entreprise depuis maintenant plus de six ans : « Quand nous avons créé les fondations de la direction transport à mon arrivée en poste en 2016, nous nous sommes basés sur trois piliers : la qualité de prestation, la performance économique, et enfin la RSE, pilier aussi important que les deux autres. Nous sentions qu’il y avait beaucoup de choses à faire sur ce sujet, mais il manquait un outil pour transformer l’essai. Nous avons alors eu la chance que Fret 21 se lance cette année-là... », explique Nicolas Davril, directeur transport de l’enseigne. Rejoignant le programme en 2017, l’enseigne de bricolage a alors rapidement mené ses premières actions visant à diminuer les émissions de son transport : « Cela nous a permis de nous structurer, en apportant un cadre. Nous avons pu intégrer beaucoup d’initiatives individuelles et locales dans tous les pays où Leroy Merlin est présent, afin de les transmettre et de les développer ».

Un trio d’actions complémentaires

Aujourd’hui, Leroy Merlin travaille avec un réseau de 140 transporteurs pour 200 000 camions, ce qui représente 70 millions de kilomètres par an. Et pour verdir ces flux, l’enseigne s’est appuyée sur trois grands chantiers. Tout d’abord, la réduction des kilomètres parcourus, permise en premier lieu par une adaptation du schéma logistique, avec le repositionnement de 14 entrepôts régionaux, au plus près des magasins en France. Rien qu’avec les trois derniers, mis en service en 2021, l’enseigne a pu éviter de faire rouler des camions sur 1,5 million de kilomètres. Deuxième axe de travail, le taux de remplissage a également été amélioré de 10 % en 2021, grâce aux synergies permises depuis l’acquisition de l’enseigne Weldom. La multimodalité est également en action, puisque Leroy Merlin opère sur du combiné rail-route pour 15 % de ses trajets. « Le rail est idéal pour décongestionner les axes et baisser les émissions, et il est dommage qu’il y ait si peu d’investissements en France. Sur ce sujet, nous avons connu une année 2022 sous tension, avec des travaux de réhabilitation des voies, mais c’est pour nous un segment d’avenir que nous développerions davantage si plus de lignes existaient », déplore Nicolas Davril. Deuxième axe d’action, le verdissement des véhicules, avec le déploiement massif du gaz naturel GNV, notamment du biométhane, qui peut réduire de 80 % les émissions de GES, mais aussi, plus récemment, d’autres énergies comme le colza B100 ou le XTL issu des huiles recyclées. « Nous avions pour objectif d’atteindre 70% de nos volumes transportés par des énergies alternatives d’ici fin 2022. Nous visons maintenant 100 % d’ici 2025. Nous explorons aussi l’hydrogène aux côtés de deux opérateurs de transport, mais il reste des problématiques avec ce mode, qui n’est pas encore mature. Nous pensons cependant qu’il pourrait servir en complément de nos autres énergies dans les années à venir ». Pour mener ces transformations structurantes des flottes, Leroy Merlin échange constamment avec son réseau de transporteurs. « Nous réalisons des appels d’offres tous les trois ans, et nous demandons désormais aux transporteurs qu’ils soient labellisés avec le programme Objectif CO2 ou qu’ils aient a minima signé la charte. Nous sommes aujourd’hui à 93 % de signataires et 40 % de transporteurs labellisés. C’est un partenariat vertueux ». Enfin, les efforts se transcrivent aussi sur les entrepôts de l’enseigne, avec l’installation de 11 tracteurs électriques Blyyd, la deuxième plus grande flotte en France, qui permet d’économiser 165 000 litres de gazole par an tout en optimisant le travail des opérateurs sur site. De plus, Leroy Merlin travaille avec Opalean et MagicPallet pour la gestion optimisée de ses palettes, avec 100 tonnes de CO2 évitées à la clé grâce à des flux retour mieux pilotés.

Fierté et engagement

Au total, tous ces efforts ont permis à l’enseigne de baisser ses émissions de 19 % durant les trois premières années, et d’atteindre une baisse globale de 38 % en l’espace de six ans. « Notre démarche est mature : nous avons des outils fiables pour suivre la consommation de CO2 de toute notre supply chain, ce qui est indispensable pour développer et conduire un plan de transformation. Tout ce travail sur la donnée se fait avec l’aide des outils de l’éditeur Sightness [développeur d’une plateforme d’analyse de la performance du transport] », explique Nicolas Davril. Dans ce sens, Fret 21 a pu également servir de structure encadrante à ces efforts, permettant, via des audits, de contrôler les actions menées. Et la récente labellisation apparaît clairement comme la suite logique et la consécration d’une stratégie de longue haleine : « C’est déjà une fierté pour les collaborateurs, de nous savoir sur la bonne voie, d’être reconnus et de pouvoir servir de locomotive pour les autres chargeurs. C’est également le cas de nos transporteurs, qui sont fiers de travailler avec nous et qui voient cette labellisation comme une récompense de leurs efforts. Tout le monde est désormais engagé pour continuer à aller plus loin », déclare Nicolas Davril. Avec déjà des perspectives ambitieuses dans les années à venir : « Nous consommons encore trop et nous pouvons toujours faire mieux. Nous avons mené un nouvel appel d’offres transporteurs en 2022 et espérons atteindre ainsi une baisse de 50 % de nos émissions en 2023. Tous les mois, ce sont de meilleurs résultats et de nouvelles baisses grâce aux efforts des transporteurs qui nous rejoignent ».