Logistique de la seconde vie : éviter de produire à tout prix ?

Le groupe de grande distribution de sport et de loisirs a fait figure de pionnier dans la consommation collaborative en lançant en 1986 les « Trocathlon », permettant aux clients de l’enseigne de venir vendre ou échanger dans leur magasin le plus proche des articles de sport d’occasion peu ou plus utilisés (vélos, skis, matériel de fitness ou d’équitation…).

Un leitmotiv : prolonger la durée de vie de leurs produits

Depuis, la marque n’a eu de cesse de développer d’autres services et de réorganiser sa logistique pour permettre de prolonger la durée de vie de leurs produits, via des services de reprise de matériel ancien en magasin puis sur leur site internet, avec estimation des valeurs des biens en quelques clics. Sous certaines conditions (lorsque l’article dépasse 30 kg essentiellement), Decathlon se charge avec ses partenaires transporteurs de le récupérer à domicile. À ces prestations s’ajoutent également des ateliers de réparation, une boutique consacrée aux produits reconditionnés avec plus de 1 200 références proposées, et de plus en plus d’offres de location longue ou courte durée via un abonnement (matériel de camping, vélo, appareil de fitness, équipement de trekking…).

Citwell accompagne Decathlon pour accélérer son pivot circulaire

Pour faciliter cette transition massive de son business model du linéaire au circulaire, Decathlon a fait appel au cabinet de conseil stratégique et opérationnel Citwell, spécialisé dans les opérations, la gestion et l’orchestration des flux physiques et la supply chain durable. Les partenaires ont défini itérativement les périmètres nécessaires pour rendre l’économie circulaire de Decathlon profitable, mais aussi durable et opérationnellement concrétisable. « Nous avons étudié ensemble les enjeux liés à la seconde vie et la location, en commençant par se poser des questions : qu’est-ce que cela impliquerait ? Quels seraient par exemple les endroits idéaux pour des centres de réparation ? Comment pourraient-ils faire des boucles logistiques ?... En créant des outils si nécessaire, en les aidant à réfléchir aux évolutions des techniques, des compétences et à l’organisation de réparation (avec leurs ateliers dédiés notamment) », détaille Anaïs Leblanc, directrice associée de Citwell. Le cabinet a également déployé un outil de modélisation des coûts associés aux nouveaux flux et des impacts carbone liés, qui tendent à la baisse grâce aux nombreuses initiatives mises en place.