Les Hauts-de-France, région logistique

Quel est le métier de la Foir’Fouille et son implantation ?

Nous sommes une chaîne de décoration et d’équipement de la maison à prix discount et comptons 280 magasins en France, qui appartiennent majoritairement à des franchisés et se trouvent en périphérie des villes. Notre chiffre d’affaires s’élève à environ 800 millions d’euros et nous ouvrons une dizaine de magasins supplémentaires par an. Nous détenons plusieurs marques propres avec une partie e-commerce peu significative. Notre principale activité en ligne reste le click & collect en magasin.

Dans quel type d’entrepôts stockez-vous vos produits ?

Comme nous possédons un réseau de magasins en propre et en franchise, ceux-ci ne s’approvisionnent pas à 100 % auprès de la centrale d’achat mais autour de 50 %. Historiquement, nous comptions plusieurs entrepôts en Belgique et dans le nord de la France, chacun spécialisé sur un type de flux. Depuis le début de l’année 2020, nous nous appuyons sur un seul entrepôt à Dourges. Il s’agit du plus grand site de Delta 3 qui s’étend sur 110 000 m² et 12,20 m de hauteur, dont nous occupons sept cellules sur 84 000 m². Nous y stockons le permanent (chaises, tables à repasser, balayettes…) ainsi qu’un bon nombre de produits pour les opérations spéciales (le blanc, Halloween, le plein air). Seul le filmage est automatisé dans l’entrepôt car nous traitons tous les types de produits, depuis la boule de Noël jusqu’à la pergola, trop hétérogènes pour pouvoir être automatisés. Notre force réside dans notre adaptabilité, et nous souhaitons garder la possibilité d’acheter de grandes quantités de produits de manière réactive. Par exemple, si nous trouvons des bacs plastiques chez un fabricant que nous ne connaissons pas, nous n’allons pas imposer notre cahier des charges.

Quels sont les avantages d’être positionné à Delta 3 ?

Comme le site se situe un peu plus au sud que les autres zones logistiques – celle de Lesquin par exemple –, il est moins encombré pour les transporteurs avec lesquels nous travaillons. Cette implantation logistique nous permet d’être au cœur d’un bassin très fort pour notre partenaire Simastock (filiale de Bils-Deroo) gérant notre entrepôt, en particulier pour le management des chefs d’équipe. C’est essentiel pour nous en période de pic d’activité pour entrer les produits de plein air, à partir du mois de mars. Le second pic intervient au mois d’août pour les produits d’Halloween et de Noël. De même, les techniciens Fenwick travaillant non loin sont un vrai « plus ». Sur la partie du flux aval, tous les transporteurs qui viennent livrer nos magasins ne sont jamais loin, avec un kilomètre d’approche pour venir charger assez économique.

Comment s’organise la supply chain de La Foir’Fouille, de l’amont à l’aval ?

Un peu plus de la moitié de nos références viennent d’Asie, et la présence du port de Dunkerque est un vrai avantage : 95 % de nos conteneurs en flux maritimes y arrivent. Avec un bateau tous les dix jours, nous recevons 1 500 containers de 40 pieds par an. Depuis Dunkerque, nous disposons ensuite de trois modes d’approvisionnement pour notre plateforme : la route, la barge et le train. Au-delà du respect de l’environnement, il est essentiel que nous parvenions à lisser l’arrivée des containers à Dourges pour éviter les frais de détention. Comme le quai de déchargement ne se situe qu’à quelques centaines de mètres de notre entrepôt, les containers arrivent le soir et sont livrés le lendemain matin sur notre site. Nous approvisionnons chaque magasin un jour bien précis pour son stock permanent et faisons appel à une dizaine de transporteurs en France, en affrètement pur ou bien en affrètement et en parc propre. Nous privilégions des partenaires avec ces deux casquettes, car « l’affrètement 100 % » demeure trop lié à la situation conjoncturelle du marché.

Pratiquez-vous le ferroutage ?

À partir de notre embranchement de Dourges, nous effectuons environ 7 % de nos trajets par ferroutage, afin de fournir nos magasins localisés dans le sud (Marseille, Corse, Nîmes, Alès…). Seuls le premier et le dernier kilomètre se font sur route. Nous souhaitons également augmenter la place de la barge dans notre logistique amont mais les spots sont très pris.

Quels sont les principaux enjeux de La Foir’Fouille en matière de logistique et de transport ?

Tout d’abord, nous essayons de donner plus de flexibilité à nos magasins pour leur permettre d’être livrés quand ils le souhaitent. Nous avons réparti la France en huit régions confiées à des partenaires, dont le groupe Bils-Deroo qui assure une grande partie des transports routiers de nos produits. Un autre enjeu essentiel pour nous est le coût, car il est au cœur du modèle économique de nos magasins. Nous allons passer d’un schéma de flux poussés, où la promotion crée le besoin, à des flux tirés, avec de fortes implications sur la supply chain. Nous devons anticiper l’arrivée du stock sans savoir quand il va sortir de notre entrepôt. Mais nous essayons de réduire cette part d’incertitude grâce aux caractéristiques de la plateforme Delta 3, dont les possibilités de transport multimodal sont quasi-uniques en France. Notre dernier enjeu majeur est notre impact environnemental et nous saisissons toutes les opportunités de le réduire. Outre le ferroutage, dont nous aimerions augmenter l’importance à l’avenir, nous nous attelons à trouver un substitut au film étirable que nous utilisons en grandes quantités dans notre entrepôt. J-B.G.

Légende : Vue aérienne de l’entrepôt Simastock pour La Foir’Fouille, situé sur la plateforme multimodale Delta 3.
Crédit photo : © ACHphoto