Les Hauts-de-France, région logistique

« Près de 5 000 personnes sont formées chaque année par les partenaires présents sur place, comme France Travail (ex-Pole emploi) ou l’Agence du don en nature, où les stagiaires y apprennent tout en vivant une expérience. » Laurent Desprez, en qualité de directeur d’Euralogistic, voit passer dans son campus de Dourges une foultitude d’étudiants et de confirmés de la logistique. Que ce soit en stage, en apprentissage, en reconversion, ou par curiosité professionnelle... L’Agence du don en nature qu’il cite en exemple fait partie de la « ruche logistique », une cellule dédiée à la professionnalisation dans le secteur, située au sein de la plateforme multimodale Delta 3. Elle y dispose d’un entrepôt-école de 5 000 m², pour que ses apprenants puissent se former au métier d’opérateur logistique polyvalent. Mais ce n’est pas tout ce que propose Euralogistic : « Nous avons ouvert le "Logistic’Tour" voici deux ans, qui connaît un grand succès ; nous recevons deux groupes par jour et avons prodigué 1 700 séances de deux heures, avec la visite de 1 000 demandeurs d’emplois », poursuit le dirigeant de ce que sa région qualifie de pôle d’excellence en logistique et supply chain. Et ce n’est pas encore fini : « La Cité de la logistique est la prochaine étape, pour développer un centre de recherche et de transfert de technologie dédié à ce secteur. »

Des ressources compétentes

Lorsqu’il s’agit de promouvoir efficacement leurs écosystèmes de formation et leur attractivité en logistique et transport, les Hauts-de-France ne lésinent pas sur les moyens et les exemples. Et ce à tous les niveaux et pour tous les métiers. « Notre tissu universitaire est très développé, avec un accès à des ressources compétentes, correspondant à notre écosystème et nos critères de recrutement en qualité d’entreprise informatique, témoigne ainsi Thomas Felfeli, directeur commercial et marketing d’Acteos, siégeant à Roubaix. Nous avons aussi le pôle start-up EuraTechnologies, très actif au niveau de la French Tech. » L’éditeur et intégrateur de solutions de gestion et d’optimisation de la supply chain s’appuie aussi bien sur ses récentes recrues que sur ses collaborateurs expérimentés pour assurer des contrats nationaux, mais aussi souvent locaux ; comme avec La Foir’Fouille, pour lequel il a installé Acteos WMS au sein de son entrepôt de Dourges. « La majorité de nos salariés viennent des Hauts-de-France, poursuit Thomas Felfeli. Nous recrutons des profils issus d’universités de Lille et alentours, mais aussi des alternants et stagiaires provenant des écoles de la région. Il ne faut pas non plus négliger la proximité géographique avec la capitale qui a séduit des collaborateurs issus de la région Île-de-France à la recherche d’un cadre de vie plus agréable. »

« Nous avons autant besoin de jeunes que de profils avec plus d’expérience pour les former »

Du côté de chez Transitic Systems, la recherche de profils complexes et de tous âges est aussi un défi du quotidien. « Nous recherchons toujours des automaticiens et informaticiens plutôt orientés industriels, filière qui attire un peu moins que dans le développement web par exemple, relate Adrien Gislain, responsable des solutions clients et design du spécialiste de l’intralogistique, implanté à Lesquin. Transitic constate toujours une problématique, comme partout en France, à trouver rapidement les bons profils, particulièrement lors de gros projets ou de périodes de forte recrudescence d’activité. Mais le dynamisme des Hauts-de-France peut aider. « La région développe beaucoup cet aspect technique et pluridisciplinaire, ce qui est une bonne chose car nous avons de vrais besoins. Les installations logistiques étant de plus en plus connectées et intelligentes, avec des sous-systèmes logiciels variés, nous avons autant besoin de jeunes que de profils avec plus d’expérience pour les former », conclut-il.