Prestataires
2. Automatiser pour des cartons mieux dimensionnés
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SavoyeLes fabricants ont développé des machines très performantes permettant de rationaliser la taille des colis pour augmenter la productivité, faciliter la palettisation, optimiser le transport et améliorer la satisfaction des clients finaux.
« L’emballage des colis en carton constitue la partie de la logistique où les réductions de coûts sont les plus accessibles et les plus rapidement rentabilisées par les entreprises. » En quelques mots, Lucas Pinto, ingénieur commercial Advanced Technologies chez Savoye, résume les enjeux d’une optimisation des emballages bonne pour l’environnement et le portefeuille. Pour cela, le spécialiste de solutions intralogistiques sur-mesure propose trois versions de machines automatisées avec réduction de hauteur à ras des produits : les Jivaro « classiques », Jivaro Print et e-Jivaro. La première intervient après la barquetteuse et la dépose des produits par l’opérateur, en adaptant la hauteur du carton automatiquement à la hauteur de son remplissage. « Elle vient palper la hauteur des articles, plie les rabats et place la coiffe », indique Lucas Pinto, en ajoutant qu’elle peut disposer de plusieurs magasins de coiffes permettant à différents types de cartons d’être constitués en même temps. Adaptée à de nombreux secteurs d’activité, la machine Jivaro peut réduire la hauteur des colis jusqu’à 40 mm. Depuis 2020, la Jivaro Print permet une impression sur-mesure des coiffes dans la machine, avant qu’elles ne viennent orner le haut du carton. Quant à la e-Jivaro, lancée en 2009, elle se dédie intégralement aux emballages e-commerce. Elle permet des réductions de hauteur jusqu’à 25 mm, pour des colis proches d’un format A5.
Un retour sur investissement entre deux et trois ans
« L’objectif, quand on achète une Jivaro, est d’optimiser le carton au produit en rationalisant leur taille », synthétise Lucas Pinto. D’où l’importance de réaliser en amont des études très fines sur la nature des commandes et de l’activité logistique. « Il est alors possible de passer, en général, d’une quinzaine de formats d’emballage différents à seulement quelques-uns. Tout comme pour l’industrie, c’est dans la standardisation que se retrouve l’efficience. » L’ingénieur commercial de Savoye conçoit la solution comme une « première marche vers l’automatisation, facile à mettre en place, même sans connexion avec un système informatique, avec deux mètres de convoyeurs avant et après pour la rétention ». Une première marche ainsi adaptée à des PME d’une cinquantaine de personnes, réalisant entre 10 et 15 millions de chiffre d’affaires. « En fermant jusqu’à quinze cartons à la minute, les gains de productivité sont très importants et éliminent des tâches répétitives pour les employés, ajoute Lucas Pinto. La quinzaine de préparateurs de commandes nécessaires auparavant peut être réorientée vers des postes avec plus de valeur ajoutée, là où les machines n’ont pas leur place. » Le retour sur investissement est estimé entre deux et trois ans. Quant au coût unitaire du carton, il serait quasiment divisé par deux, selon Savoye. Enfin, la Jivaro impacte aussi favorablement le transport, avec davantage de colis placés sur une palette : jusqu’à quatre fois plus qu’avant l’installation de cette machine, ce qui diminue in fine le nombre de camions à remplir.
La grande flexibilité des machines 3D
Sur ce marché en développement et très disputé des solutions automatisées d’emballage, le fabricant Sparck Technologies propose quant à lui deux gammes de machines confectionnant des cartons d’expédition sur-mesure, à la juste taille des produits. La CVP Impack permet de traiter jusqu’à 500 colis par heure, tandis que la CVP Everest assure jusqu’à 1 100 colis produits par heure. « La CVP Impack va réaliser les colis en une fois, en les fermant avec du scotch. La CVP Everest va pour sa part fabriquer les colis en deux opérations, avec une fermeture par colle », explique Lionel Gally, responsable commercial France chez le fabricant néerlandais. La force de ces emballeuses 3D réside dans leur large flexibilité ; elles sont capables de sortir des colis comprenant un volume de produits inférieur à 2 litres, jusqu’à des caisses de 60 cm de long. Disponibles à la vente depuis 2016, ces machines automatisées multiplient, selon Sparck Technologies, la productivité entre 8 et 20 fois par rapport à une mise en colis manuelle. Elles fournissent toute leur puissance opérationnelle dans le cas de flux importants – à partir de 600 colis par heure –, que ce soit en mono ou en multiproduits. Une étude approfondie est auparavant effectuée sur le profil logistique des entreprises intéressées, spécialisées dans le BtoC ou le BtoBtoC, tous secteurs d’activités concernés. Quant à la durée d’étude des dossiers fournis par les prospects, « nous pouvons arriver à six mois entre le premier contact et l’installation des machines », expose Lionel Gally.
© Sparck Technologies
Entre 20 % et 30 % de carton économisé
Selon son concepteur, les CVP Impack et Everest permettent d’économiser entre 20 % et 30 % de carton et suppriment le recours aux éléments de calage. Elles réduisent également le volume des expéditions jusqu’à 50 %, d’après Sparck Technologies. Les chargeurs multiples de carton (approvisionnant dynamiquement la machine avec de longues bandes de carton) sélectionnent automatiquement la meilleure largeur de carton ondulé adaptée aux colis, tout en minimisant leurs déchets. « Nous collaborons avec les cartonniers pour gagner en quantité de carton. Et ce afin de travailler de manière plus fine, avec des solutions d’emballage plus qualitatives, adaptées aux souhaits des clients finaux », conclut Lionel Gally. La CVP Everest permet, depuis plus d’un an, de former des cartons d’expédition d’une hauteur de profil de 28 mm, soit 2 mm en deçà des dimensions standard des fentes des boîtes aux lettres européennes.
Focus
Une rentabilité opérable sur différents leviers
Selon les différents acteurs interrogés, le calcul de la rentabilité d’une machine d’emballage se fonde sur ces principaux leviers : le financier, la productivité, le gain de matière cartonnée (avec une dimension écologique s’adjoignant à l’économique) et l’optimisation du transport, avec le taux de remplissage des camions en ligne de mire. Sans oublier l’amélioration des conditions de travail des opérateurs induite par l’automatisation du conditionnement, permettant de rendre la profession plus attractive.