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Consignes automatiques : un renouveau hexagonal inédit

Publié le 17 octobre 2024

3. Entretien avec Lakhdar Dermani, manager innovation et partenariats chez DHL Express France

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DHL Express France

Ayant déjà installé quelques « SwipBox » en France aux prémices du marché, DHL Express réinvestit actuellement sur ses consignes en propre, tout en intégrant un réseau ouvert avec Relais Colis et Quadient. Lakhdar Dermani, en charge de la coordination des partenaires clés de DHL Express France au sein de la direction des opérations, détaille la montée en puissance des consignes chez le spécialiste de la livraison rapide.

Que signifie le nom « SwipBox » affiché sur vos consignes automatiques ?

SwipBox est un fournisseur de consignes danois travaillant avec nombre d’acteurs du marché. C’est un partenaire européen et non spécifique à la France, avec des consignes déployées au Danemark et en Norvège par exemple. La mention « SwipBox » se retrouve ainsi sur les nôtres, de même que le logo de DHL. C’est un choix assumé que nous souhaitons conserver.

 

Comment a évolué votre parc de consignes français au fil des années ?

Nous avons commencé timidement en France, avec seulement 20 consignes en 2018. Avec un nombre aussi faible, il nous fallait rechercher des enseignes aptes à les accueillir. Nous avons ainsi noué un partenariat, toujours en cours, avec les Maisons de la Presse du groupe NAP. Nous nous sommes également rapprochés de Franprix, qui accueille, essentiellement sur Paris et Lyon, 50 % de nos consignes en propre déjà installées. La part du BtoC a ensuite commencé à grimper progressivement. Après le Covid, plus de 40 % de nos livraisons s’effectuaient en direction des particuliers ; ce taux a par ailleurs atteint 45 % en 2024. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé d’étendre nos solutions de livraison BtoC avec des partenaires, dont le locker, sujet sur lequel nous intensifions nos investissements. Parallèlement à l’extension de notre réseau en propre de SwipBox – comprenant une centaine de consignes, dont quarante de nouvelle génération acquises récemment –, nous avons échangé avec Relais Colis pour qu’il puisse nous donner accès au réseau ouvert de Quadient. Actif depuis juillet 2024, ce partenariat ouvre la porte à 500 nouveaux lockers potentiels d’ici la fin de l’année. Nous n’avons aucun problème à combiner notre approvisionnement avec d’autres acteurs, car cela va au contraire dans le sens de l’histoire. 

 

Quelles sont les spécificités techniques de la nouvelle génération de consignes dont vous faites mention ?

Ces consignes SwipBox fonctionnent grâce à des batteries de très longue durée, que nous pouvons renouveler via des sites de maintenance. Le client peut y récupérer son colis directement via le Bluetooth, et ce sans écran. Tout se passe directement via une application smartphone, pour permettre une expérience digitale simplifiée. Car avec les écrans traditionnels, l’utilisateur peut parfois s’y perdre, ne pas savoir où appuyer. Nos nouvelles consignes sont de plus très faciles à installer. Nul besoin d’une prise électrique, ce qui pouvait être contraignant par le passé. 

 

Disposez-vous d’études ou de données comparant l’impact moyen d’une livraison en consigne par rapport à une autre à domicile ? Si oui, lesquelles ?

Nous regardons principalement les tonnes de CO2 évitées, mais chacun aura son appréciation ; il manque encore une normalisation des calculs entre les différents acteurs. L’empreinte écologique reste tout de même très clairement positive pour la consigne, via l’importante mutualisation des colis. Sur 2023, nous avons livré environ 50 000 colis en consignes, avec un taux de groupage, sur celles fonctionnant bien, d’environ cinq colis par stop de nos coursiers. Autre avantage par rapport aux livraisons à domicile : la consigne élimine le risque que les clients soient absents de chez eux, impliquant alors des retours en agence, et tout un process pour que les colis puissent repartir le lendemain. En accord avec le programme GoGreen de DHL, nous souhaitons étendre notre réseau de consignes, au plus proche du client final. Tout en électrifiant en parallèle notre flotte de véhicules. 

 

Que se passe-t-il si un client ne récupère pas son colis déposé dans une de vos consignes ?
Le taux de retour sur nos consignes est de moins de 1 %, ce qui est de loin le pourcentage le plus faible tous modes de livraison confondus. En cas d’absence de retrait, le colis revient en agence ; nous recontactons alors le destinataire pour lui reproposer une option de livraison. Nous laissons sept jours à nos clients pour récupérer leurs colis, sur l’ensemble de notre réseau (relais ou consignes). À noter également que dans 80 % des cas, le colis est récupéré dans les deux premiers jours. Certains acteurs proposent trois jours de délai de retrait en consigne, ce qui peut être assez court. Par exemple, lorsqu’un colis arrive le lundi, cela impose une récupération en semaine parfois contraignante.

 

Propos receuillis par Voxlog en juillet 2024

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