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Consignes automatiques : un renouveau hexagonal inédit

Publié le 17 octobre 2024

4. Les casiers sécurisés prennent un bol d’air frais

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Quadient

Si les premières consignes automatiques françaises ont pu être positionnées dans des lieux fermés, l’heure est à l’installation en extérieur pour une grande partie d’entre elles. Explicables par une foultitude de raisons économiques et pratiques, ces occupations en plein air permettent aussi l’émergence de nouvelles innovations.

« Accessibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 ». Tel est l’un des arguments favorables aux consignes automatiques les plus largement mis en avant par leurs promoteurs. Parfois cloisonnées entre quatre murs dans les premières années de leur développement français, les machines à colis sécurisées aspirent désormais au grand air. « 95 % de nos consignes sont à l’extérieur, expose Quentin Benault, directeur général délégué de Mondial Relay pour son développement commercial en France et au Benelux. Nous privilégions le 24/7. En France, la plupart des consignes sont extérieures, exceptées en région parisienne où il y a encore beaucoup d’indoor du fait de contraintes d’urbanisme densifié ». Pour pallier cette entrave, le spécialiste de la livraison de colis aux particuliers a aménagé début 2024 à Paris un vaste espace sécurisé nommé « Mondial Relay City », ouvert du lundi au dimanche, de 7h à 23h. Comprenant 394 casiers sécurisés, il permet de considérablement massifier les tournées de livraison en un même lieu, tout en proposant aux clients finaux des plages horaires d’accessibilité on ne peut plus large pour un lieu fermé. Une sorte de lavomatique revisité pour les consignes en somme. 

 

Simplifier le quotidien des chauffeurs et des clients

« En installant majoritairement nos consignes outdoor, nous voulons simplifier la vie d’un chauffeur ayant de nombreuses tournées à opérer dans sa journée, mais aussi celle du client », témoigne pour sa part Katia Bourgeais Crémel, directrice Europe des activités consignes automatiques de Quadient, disposant d’une vision internationale du marché. L’habitude a pu consister à disposer des consignes à l’intérieur pour ramener du trafic. Elles sont désormais quasiment toute en extérieur des points de vente, sauf s’il manque d’espace. D’autres exceptions concernent une utilisation interne des lockers, particulièrement développée, dans des universités [plus d’un million et demi d’étudiants américains, issus de quelque 250 universités, reçoivent chaque année leurs colis dans des consignes automatiques Quadient, selon ses données de juillet 2024, ndlr], ou des immeubles d’habitation par exemple. »

 

Vers la fin des trop longs circuits d’accès

Fervente amatrice de consignes automatiques, la grande distribution a immensément contribué à leur adoption en France. « Parmi nos 2 400 consignes actuelles, 45 % sont installées au sein de la grande distribution, qui reste un secteur clé pour notre stratégie de déploiement », relate ainsi Olivier Titeux, directeur commercial de Pickup. Si les opérateurs prônent la diversification des emplacements, en adéquation avec des flux de livraisons et des typologies d’emplacements divers, la GMS représente encore une part significative de leurs réseaux. Mais bien qu’à l’avant-garde, elle ne bénéficiait pas à l’origine d’une vision expérimentée de ce nouveau mode de livraison. « Les premières erreurs concernaient des hypermarchés souhaitant installer des lockers après la caisse, tout au bout du magasin, pour être sûr que le client passe devant les lignes de produits et la galerie marchande », ajoute Katia Bourgeais Crémel.

 

Une friction dans le parcours client qu’a également pu ressentir Lakhdar Dermani de DHL Express France : « Ils aimaient bien mettre la consigne au fond du magasin pour être sûr que le consommateur passe entre les fruits et légumes, les bonbons, le café... La disposer à l’extérieur permet ainsi d’éviter une potentielle insatisfaction, bien que la consigne ait très peu de détracteur de manière générale. S’y ajoute un avantage contractuel, car pour les enseignes et les magasins, chaque mètre compte ; il est très dur de négocier avec eux pour avoir ne serait-ce qu’un mètre de linéaire disponible. Choisir d’installer nos SwipBox en extérieur nous ouvre ainsi énormément de possibilités de positionnement et d’opportunités de partenariats. »

 

Un marché en constant renouveau

Malgré un léger recul post-Covid et une tendance économique inflationniste ayant freiné sa progression, l’e-commerce reste un important « levier de développement et un vecteur d’innovation de l’économie française » selon la Fevad, la fédération représentative des acteurs du commerce électronique. Suivant les tendances en perpétuels mouvements du BtoC, les opérateurs de consignes investissent massivement dans la R&D pour offrir de nouveaux services et concrétiser de nouvelles innovations. Consignes solaires (cf. page suivante), casiers réfrigérés, batteries à très longues durées… autant de nouveautés débarquant progressivement au gré des nouvelles générations de boîtes à colis sécurisées. Sans compter les mises à jour logicielles des opérateurs, effectuées automatiquement à distance et rafraîchissant itérativement l’expérience utilisateur.

 

Si elles ont pu au démarrage rester cantonnées à des usages restreints dans des petits supermarchés en centre-ville, les consignes automatiques font désormais partie d’un nouveau quotidien. Et leur développement n’intéresse plus uniquement les professionnels élargis de la supply chain et de la vente en ligne. « Les responsables politiques et des territoires se posent de vraies réflexions sur les autres usages des lockers, qui ne seraient pas seulement utiles à la livraison de colis e-commerce. La consigne automatique commence à rentrer dans un monde serviciel qui n’était pas son périmètre initial », conclut Katia Bourgeais Crémel.

 

Focus

Des coûts d’installation variables

Positionner ses consignes sur des parkings plutôt qu’en magasin assure généralement une meilleure rentabilité de la consigne. Cependant, les potentiels travaux de raccordement électrique en extérieur, selon les technologies d’alimentation des machines et leur emplacement, peuvent vite augmenter la facture. « Il ne faut pas qu’il y ait de réseaux souterrains et que le locker soit trop éloigné du tableau électrique, autrement les coûts de travaux deviennent vite non rentables », prévient Quentin Benault de Mondial Relay. Ces contraintes n’ont plus lieu d’être dans le cadre de générations de consignes à batteries. « Outre les modèles nécessitant un raccordement électrique, nous proposons aussi beaucoup de consignes autonomes équipées d’un système de piles remplaçables, pouvant fonctionner pendant plusieurs années, complète Katia Bourgeais Crémel de Quadient. Cela leur confère une grande facilité d’installation. »

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