Emploi/RH
Une logistique plus ouverte aux différents handicaps (2/4)
2. AFT : « De nombreuses solutions existent, à condition de comprendre les besoins. »

©
DC Studio via stock.adobe.comComment mener un projet professionnel avec un collaborateur en situation de handicap ? Une question que l’AFT, engagée sur la thématique de l’inclusion au travers de nombreux projets, s’est posée, entourée de nombreux partenaires. Retour sur le sujet avec Émilie Boulin, responsable Prévention, Santé & Sécurité au Travail pour l’AFT Transport et Logistique.
Parmi les projets les plus emblématiques sur le handicap portés par l’AFT, organisme spécialisé dans le développement et la promotion de l’emploi dans le transport et la logistique, figure Handi Pro. Cette action, lancée en 2022, a été réalisée dans le cadre de la démarche Engagement de développement de l’emploi et des compétences (EDEC), cofinancée par le plan d’investissement dans les compétences du ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion. Elle vise à développer de nouveaux outils pour accompagner les entreprises dans leurs besoins d’attractivité et de fidélisation, mais aussi de les guider afin de faciliter les projets de recrutement, d’insertion, de maintien ou de reclassement des collaborateurs en situation de handicap. Car identifier ce qui relève ou non de situations de handicap, prévenir et accompagner ses salariés ne s’improvise pas. Selon Émilie Boulin, responsable Prévention, Santé & Sécurité au Travail pour l’AFT Transport et Logistique, « les situations de handicap sont assez majoritairement liées à des TMS [troubles musculosquelettiques, ndlr]. En s’engageant dans une réflexion au long cours sur la prévention collective, l’entreprise peut donc déjà se positionner comme plus inclusive pour les personnes en situation de handicap. »
« Adapter les situations de travail à la personne »
Autre sujet à prendre en compte, celui du vieillissement pouvant potentiellement s’illustrer comme un facteur individuel de handicap et de développement de maladie. Sur ces deux enjeux, l’entreprise doit également mener des actions de prévention et apprendre à s’adapter : « L’une des clés réside dans la mise en place d’adaptations de compensation. Elles permettent non seulement à l’entreprise de répondre à ses obligations, mais aussi de véhiculer des messages positifs, d’ouvrir le dialogue avec d’autres salariés qui pourraient engager une démarche de reconnaissance RQTH [reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé, ndlr], de les accompagner et de déceler de potentielles inaptitudes non exprimées. Il faut adapter les situations de travail à la personne. Le salarié a besoin de se sentir libre de s’exprimer auprès d’un référent Handicap ou RH disposant des outils et connaissances nécessaires pour entendre et gérer sa problématique. La méconnaissance du dispositif dans l’entreprise freine les processus de maintien dans l’emploi et de représentation sur le handicap », soutient-elle.
Maintenir dans l’emploi et compenser les situations de handicap
Pour aller plus loin, l’AFT a été missionnée pour créer des outils répondant à différentes questions liées à l’accompagnement des entreprises pour l’inclusion de personnes en situation de handicap dans le transport et la logistique. De ces réflexions sont nés un guide méthodologique ainsi que des fiches métiers. « Sur ces sujets, nous avons notamment mis l’accent sur un levier trop souvent sous-estimé : le maintien dans l’emploi, qui répond non seulement à l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OETH) mais aussi à la question de celui des seniors », entame Émilie Boulin.
En réponse, l’AFT a donc édité des fiches métiers mettant en lumière la notion de compensation du handicap, ainsi que des solutions techniques pour y parvenir. Ces fiches ont pour vocation de permettre à l’entreprise d’identifier rapidement les liens entre les restrictions médicales, les situations de travail et les aménagements de poste possibles dans différents métiers, tels que ceux de conducteur de transport de marchandises, agent logistique ou bien encore cariste. « Lorsque l’on souhaite maintenir une personne en poste, il faut se poser les bonnes questions avec les bonnes personnes pour réfléchir ensemble à adapter les conditions de travail. Une place réservée à proximité du bâtiment, un véhicule et des tournées adaptés, des rampes d’accès aux bâtiments d’exploitation... De nombreuses solutions existent, à condition de comprendre les besoins. Il faut aller chercher toutes les ressources et identifier les mesures de compensation, l’Agefiph aidant financièrement le salarié reconnu travailleur handicapé. En tant qu’acteur de la branche, notre rôle est de référencer ces solutions et de favoriser l’accès à ces informations pour aider les entreprises », conclut Émilie Boulin. L.dV.
