media supply chain
et logistique

Transversal

Formations : des besoins en compétences plus larges dans un environnement en mouvement

Publié le 27 juillet 2016

2. Secteur logistique : Des perspectives d'emplois positives

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Animée par une dynamique de reconnaissance de ses métiers en qualité de fonctions stratégiques, la supply chain élargie attire d’autant plus que les postes logistiques qu’elle intègre recrutent activement, notamment en France, où la demande en opérateurs augmente.

Selon la vingt-deuxième enquête sur les besoins en emplois et en formations dans la Logistique, publiée par l’Association pour le développement de la formation professionnelle dans le transport (AFT) en mars 2016, un contexte économique favorable « a entraîné une hausse des emplois d’opérateurs logistiques, notamment à la préparation des commandes et à l’emballage ». S’appuyant sur un sondage réalisé auprès de 445 établissements de 100 salariés et plus dans différents champs d’activités (industrie, commerce, prestation transportlogistique…) et de 118 établissements de 50 à 99 salariés exerçant dans les domaines du commerce et de la prestation logistique, l’enquête témoigne d’une croissance de l’activité logistique en 2015, avec des perspectives d’emplois positives pour 2016. « Quelle que soit leur taille, les établissements sont plus nombreux à prévoir une croissance des effectifs logistiques en 2016 que des destructions d’emploi, indique-t-elle. Ainsi, 16 % des établissements de cette tranche de taille anticipent des créations d’emplois d’opérateurs logistiques contre 8 % qui redoutent des pertes d’emplois. Les établissements de 50 à 99 salariés font globalement preuve du même optimisme, avec un différentiel de 6 points entre le pourcentage d’établissements prévoyant une croissance du nombre de leurs opérateurs logistiques en 2016 et le pourcentage de ceux prévoyant leur diminution. » Une tendance globalement favorable qui s’explique par un regain d’activité, en particulier chez les prestataires et les établissements industriels et commerciaux, qui anticipent une croissance de leur activité logistique en 2016. 

 

Baisse de la formation continue en 2015

Cependant, l’enquête enregistre pour l’année 2015 une diminution des formations continues pour les salariés affectés à la logistique, principalement au sein des établissements de 50 à 99 salariés. Un retard qui pourrait être rattrapé en 2016 : « Quels que soient leur secteur d’activité et leur taille, les établissements qui prévoient une croissance des salariés de la logistique envoyés en formation en 2016 sont les plus nombreux. » La formation continue revêt un enjeu majeur dans la fonction supply chain, surtout pour les postes de managers ou de direction où les velléités d’ascension sont souvent freinées par un manque de place ou une structure hiérarchique peu flexible. Via des contrats comme l’alternance ou la validation des acquis de l’expérience (2) (VAE), elle permet à des personnes en activité d’étoffer leur savoirfaire, de s’enrichir personnellement et d’élargir leur réseau professionnel.

 

Néanmoins, l’investissement horaire conséquent qu’elle exige pour le salarié et la difficulté que celui-ci peut avoir à convaincre son entreprise de le libérer quelques jours par mois ne favorise pas toujours ce modèle, comme l’explique Jean Damiens, directeur de l’École Supérieure des Transports (E.S.T.), qui propose des enseignements dédiés aux cadres du transport et de la logistique : « Depuis 2008, nous avons constaté un changement de modèle, un tassement de la formation continue. Les professionnels en formation continue ont plus de mal à se libérer, une difficulté à se dire qu’ils partent pour un an ou deux de formation ». Également difficile à demander, le congé individuel de formation (Cif), qui permet à un salarié, sous réserve d’acceptation de son employeur, de suivre une formation à temps plein ou à temps partiel, peine à se démocratiser dans la logistique et les transports. « Quant aux quelques élèves qui sont venus chez nous en recherchant une reconversion, ceux-ci ont mis plus de temps à se repositionner malgré leurs qualités personnelles dont nous pouvons témoigner, poursuit Jean Damiens. Il y a une sensibilité, un niveau de risque que les entreprises qui recrutent ont plus de mal franchir. Ces candidats pourtant compétents et bien formés arrivent en deuxième position sur une liste de recrutement. » Paradoxalement, les recruteurs mettent en exergue l’ouverture d’esprit et la polyvalence mais semblent méfiants envers les personnes qui changent souvent de secteurs d’activités et d’entreprises. 

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