Transversal
Formations : des besoins en compétences plus larges dans un environnement en mouvement
3. Alterner entre les cours... Et l'entreprise
Que ce soit via des contrats de professionnalisation, d’apprentissage ou via la validation des acquis de l’expérience, l’alternance en formation initiale ou en formation continue fédère, par sa flexibilité et son intérêt économique, les étudiants et les professionnels de la supply chain. Les formations en entreprise connaissent elles aussi un gain d’intérêt important.
Bien qu’en France le pourcentage de salariés rattachés à la logistique suivant une formation continue soit en baisse pour l’année 2015, l’offre générale de formations en milieu professionnel suit une dynamique de croissance dans le secteur. Les écoles privilégient le modèle de l’alternance pour que leurs élèves puissent appliquer leurs enseignements au sein d’un environnement professionnel, comme l’explique Gérard Delchini, adjoint à la direction de la pédagogie, de l'expertise et de l'innovation du groupe Promotrans, réseau de centres de formations professionnelles pour la logistique, la supply chain et les transports : « Dans la formation par alternance que nous développons, aussi bien avec les contrats de professionnalisation que les contrats d’apprentissage, il y a des acteurs que sont le centre de formation Promotrans et l’entreprise d’accueil de l’apprenant. Ce dernier découvre des méthodes, des outils au sein de l’entreprise et nous apportons le complément sur la théorie. De par cette dualité de mise en situation pédagogique, il est en capacité d’être confronté à une réalité beaucoup plus riche, plus variée. La formation en alternance permet d’avoir une diversité d’informations, de situations, et d’acquérir de ce fait des compétences plus larges. »
Promue par les écoles, l’alternance est également demandée par les élèves. Elle permet à ces derniers d’être formés tout en étant rémunérés et, pour ceux s’insérant dans le cadre d’une formation continue, de ne pas avoir à quitter le monde de l’entreprise. L’alternance tend ainsi à dominer le marché des formations dans les secteurs de la logistique et du transport, avec des programmes aux volumes horaires adaptés aux contraintes des entreprises. « Par rapport à la professionnalisation et au développement de la supply chain de manière globale, il y a eu plus de formations liées aux métiers et aux besoins de la filière, indique Pierre de Surône, directeur du développement, de la communication et des écoles au sein d’Aftral, pôle de formations supérieures en transport et logistique. En dix, quinze ans, il y a eu une évolution importante de ces formations, en quantité et en qualité, aussi bien chez nous que sur le marché. Nos formations ont deux types de public : soit des jeunes en alternance qui sont en poursuite d’études, soit des personnes en reconversion, en évolution professionnelle, ou en congé individuel de formation, que nous accueillons dans des formations dites continues. » Une diversité de profils qui ne nuit pas à la qualité des enseignements dispensés, mais contraint à adapter en permanence les méthodes pédagogiques et les durées des programmes pour coller au plus proche des réalités des entreprises.
Du mastère spécialisé au master
Diplôme labélisé créé en 1983 par la Conférence des grandes écoles (CGE), association française d’établissements d’enseignements supérieurs reconnus par l’État, le mastère spécialisé permet aux étudiants, français ou étrangers, de suivre une formation de haut niveau en bac + 5, ou bac + 4 pour ceux pouvant justifier d’au moins trois années d’expérience professionnelle. À ne pas confondre avec son homonyme « master », le mastère spécialisé met, comme son nom l’indique, l’accent sur la « spécialisation », dans des secteurs précis, pour développer des doubles compétences appréciées par les entreprises. L’Essec, grande école de commerce à implantation internationale, spécialisée dans les sciences économiques, propose pour les étudiants et professionnels de la supply chain deux mastères spécialisés : le premier en logistique et management de la supply chain et le second en gestion des achats internationaux.
Ces deux mastères spécialisés vont évoluer pour la rentrée 2016/2017 vers un mastère intitulé « management durable de la supply chain globale et des achats », puis en master, ouvert à des étudiants bac + 4, à la rentrée 2017/2018. « Dans un premier temps nous restons sur le format mastère spécialisé, et à partir de 2017/2018 ils deviendront des masters II, indique Philippe-Pierre Dornier, professeur et responsable du département Management des opérations de l’Essec. Ils seront dispensés complètement en anglais, et moyennant un suivi de modules complémentaires, les étudiants pourront également avoir à la sortie un mastère spécialisé. Pourquoi cette évolution ? Le mastère spécialisé est en train d’évoluer. Nous pensons que le format master II va prendre vraisemblablement le dessus de l’activité dans les années à venir. » Philippe-Pierre Dornier précise que le choix de l’Essec de réaliser l’intégralité des cours en anglais vient du fait qu’elle accueille de nombreux étudiants étrangers, et que ces derniers n’ont pas forcément le temps d’apprendre correctement le français en une seule année de cours.