media supply chain
et logistique

Innovation

Planification & prévisions : la supply chain voit toujours plus loin

Publié le 5 octobre 2017

3. Trois questions à Gilbert Garcia, PDG de KLS

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Plus connu pour son logiciel de gestion d’entrepôt, le WMS Gildas, l’éditeur français KLS propose également un module APS nommé Ophélie, issu du programme de recherche du même nom mené avec le Laspi (Laboratoire d’analyse des signaux et des processus industriels) de l’université de Saint-Étienne. Gilbert Garcia, Pdg et fondateur de KLS, détaille les fonctionnalités de cet outil conçu pour répondre aux exigences et spécificités du milieu hospitalier et de l’industrie pharmaceutique.

Dans quel contexte avez-vous été amené à créer le module APS Ophélie ?

Nous avons une expertise dans le monde de la logistique hospitalière, qui présente une particularité : les pharmaciens de centres hospitaliers ne veulent pas s’appuyer sur leurs outils de GEF (Gestion économique et financière) pour la partie gestion des approvisionnements. Ils demandent donc au WMS d’assurer cette fonction supply chain. Nous avons été amenés, il y a de cela une dizaine d’années, à réactiver ce genre de fonctions que nous n’avions pas l’habitude de rencontrer dans le monde industriel. Nous avons assuré pour eux des fonctions de gestion de réapprovisionnements, de suivi et de contrôle de stocks et nous nous sommes rapidement rendu compte qu’ils étaient demandeurs de modèles de prévisions de consommation. Il faut savoir que la partie médicaments et dispositifs médicaux représente à peu près 20 % du budget d’un hôpital. Il est facile d’imaginer l’intérêt à optimiser ce type de stocks. Le tout premier axe recherché n’était pas le gain en coût de stock, mais celui d’un taux de service optimal. Nous avons donc décidé de rentrer dans les APS et avons fait appel à un laboratoire bien connu dans le domaine, le Laspi de l’Université de Saint-Étienne, avec un doctorant qui a travaillé pendant trois ans à l’élaboration du premier noyau d’Ophélie. En dehors d’être un joli prénom, cela veut dire « Optimisation de la pharmacie hospitalière et de la logistique intégrée aux établissements ».  

 

Quel degré de tranquillité votre solution offre-t-elle aux pharmaciens ?

Ayant affaire à une population de pharmaciens non spécialistes de la gestion des approvisionnements et souhaitant se concentrer sur leur offre de soins, nous avons retenu des méthodes autorisant une automatisation complète du processus sans intervention externe. Nous avons ainsi un système expert relativement autonome, qui peut fonctionner sans l’intervention du responsable. Cela amène une grande démocratisation de notre offre, qui est accessible à tout un chacun. Notre principe avant tout, et le monde hospitalier nous a beaucoup poussé dans cette voie-là, c’est d’effectuer en amont un vaste travail de purge dans le fichier article. Il faut forcément passer par un gros modèle de classification des références avant de lancer un modèle de prévision de consommation. Nos critères de classification des articles sont définis en trois familles : les attributs liés à la sécurité (criticité, durabilité, substituabilité, rareté de l’article…), ceux liés à la partie financière (prix, pénalités de rupture, coûts de stocks, coûts de la commande, de la livraison) et ceux pour la partie logistique (stockabilité de la référence, temps de réapprovisionnement…).

 

Comment a évolué Ophélie depuis son lancement et vers quels marchés se tourne-t-elle ?

Notre solution a d’abord été validée par les hôpitaux, avec les hospices civils de Lyon et les centres hospitaliers régionaux universitaires de Montpellier, qui sont de très gros sites. Depuis les mises en place se font plutôt sur des sites d’e-commerce et des systèmes de type drive, où nous avons des flux élevés avec des modèles physiques contraints. Dans les drives, nous cherchons en effet à avoir un maximum de références dans un bâtiment restreint, pour pouvoir offrir au consommateur le portefeuille le plus large d’articles. C’est là que la recherche du meilleur compromis entre le taux de service et le coût de gestion devient particulièrement important. Comme avec les pharmacies, le drive est un monde qui décide de ses approvisionnements. Nous voulons sortir de ce monde APS traditionnel où les projets sont lourds et les investissements très importants. Nous préférons démarrer par le bas, avec des sites très contraints à hauts flux, et rendre nos modèles de calcul accessibles à tout le monde.

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