Innovation
Les avancées technologiques de l'entrepôt connecté
3. Le WMS face aux évolutions technologiques, Interview de François Biesbrouck, PDG de BK Systèmes
Quel rôle jouera le WMS dans l’entrepôt de demain ? Pièce maîtresse de la gestion opérationnelle, ce logiciel et ceux qui le développent s’adaptent aux nouvelles technologies et à leur entrée dans l’écosystème logistique.
Au regard des différentes innovations technologiques actuellement développées, quelles ont été les mutations du WMS ces dernières années ?
La maîtrise des WMS a complètement changé. Les systèmes d’information traitent un nombre d’informations extrêmement important. Nous avons désormais des sites avec plusieurs millions de lignes de stocks, 20 000 commandes expédiées par jour et 400 000 emplacements. Ils doivent donc être hyper optimisés pour traiter ces problématiques. Auparavant, nous avions des problèmes de communication, de vitesse de traitement. Désormais, nous n’avons quasiment aucune limite sur la taille des systèmes et les capacités de traitement. Le big data n’est pas un vain mot. À l’échelle de l’entrepôt, nous profitons de ces avancées technologiques. Avec la virtualisation des systèmes d’information, nous n’avons plus de machines physiques et sommes donc capables d’étendre presque à l’infini la taille des systèmes dont nous avons besoin pour gérer les volumétries que nous demandent nos clients. En parallèle, nous sommes connectés à tous les acteurs à travers un réseau Internet de plus en plus performant. À cela s’ajoute la téléphonie mobile, grâce à laquelle on va pouvoir prolonger les réseaux et les systèmes jusque dans la poche des opérateurs. Les téléphones mobiles deviennent le prolongement des systèmes d’information.
Concrètement, quels changements cette évolution entraîne-t-elle sur votre métier d’éditeur de WMS ?
Nous avons dû intégrer ces technologies. Là où nous faisions des logiciels de gestion en sortant des étiquettes et du papier il y a 30 ans, nous sommes passés sur des systèmes d’information communiquant en temps réel, sur des automates, avec des objets connectés, de la RFID, des systèmes Android sur les smartphones… Tout cela, c’est notre quotidien. Pour être pertinent en tant qu’éditeur et intégrateur de solutions, il faut intégrer ces technologies mais également être à la fois capable de piloter un AGV, d’allumer un pick-to-light et d’envoyer une information à un cariste ou un livreur. Notre terrain de jeu s’est considérablement élargi, cela nécessite un maintien des compétences et une évolution constante pour rester dans la course. Finalement le tronc commun du WMS – la gestion de stocks, la traçabilité et l’optimisation des préparations de commandes – reste le même, ce sont surtout les interfaces qui changent. Demain, on ne sait pas quelle interface sera inventée et avec quels objets connectés il va falloir communiquer. Au fur et à mesure que ces technologies s’agrègent autour de la supply chain, nous devons être en mesure de les intégrer.
Au travers de ce prisme, comment envisagez-vous l’avenir du WMS ?
Je pense que nous verrons de plus en plus des systèmes d’entrepôts interconnectés permettant de partager à la fois le stock de l’entrepôt, du magasin, du fournisseur mais aussi pourquoi pas, des stocks virtuels que l’on fabriquera à la demande, notamment, par exemple, avec des systèmes d’imprimante 3D. Progressivement, on ne parlera plus d’un WMS mais de systèmes de WMS au pluriel.