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Les avancées technologiques de l'entrepôt connecté

Publié le 11 janvier 2018

7. Chez Scapnor, applications et automatisation font la paire

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Pour assister le déploiement de son grand projet d’automatisation, la centrale d’achat Scapnor, du groupement E. Leclerc, a mis en place – avec Datapp – des applications destinées à gérer de manière efficace la remontée des anomalies aux fournisseurs. Visite d’une plateforme qui a su pleinement tirer parti de la digitalisation.

C est un site de 100 000 m² situé au milieu de la zone d’activité de Bruyères-sur- Oise (95). La Scapnor est l’une des 16 coopératives Édouard Leclerc en France, chargée de l’approvisionnement de plus d’une cinquantaine d’hypermarchés et drives de l’enseigne de grande distribution dans le nord de l’Île-de-France. Une plateforme qui fait face à une activité de plus en plus importante comme le raconte son directeur général Sébastien Macherey : « Notre croissance est en grande partie tirée par le drive. Lorsque je suis arrivé en 2011, il n’y en avait que trois. Nous en avons 28 aujourd’hui. Nous nous sommes donc interrogés il y a quelques années sur la façon d’accompagner ce développement en absorbant cette hausse des volumes et améliorant la qualité pour nos magasins. Il fallait savoir à quoi ressemblerait une plateforme comme la nôtre dans un futur proche. »

 

Pour répondre à ces défis, la Scapnor s’est tournée vers l’automatisation. En partenariat avec le spécialiste allemand Witron, le site lance son outil automatisé le 17 juillet 2017. Cette installation permet la dépalettisation, le stockage et la préparation de commandes à destination des enseignes E. Leclerc, et prendra en charge 13 000 références d’ici la fin de l’année. Cependant, la force logistique d’un tel projet vient avec son lot de contraintes et s’accompagne de rigueur. En effet, lors de l’entrée des produits, l’outil vérifie si les palettes sont conformes grâce à un système de capteurs. Et le moindre défaut peut entrainer un rejet sans appel comme l’explique Pascal Potdefer, directeur supply chain de la centrale : « Une anomalie palette nous oblige à faire des remplacements manuels qui font perdre du temps et créent des goulots d’étranglement en réception. » Anomalies à l’emballage, filmage ou colle de mauvaise qualité : ce qui n’était parfois que du détail hier peut avoir des conséquences graves aujourd’hui. « Une solution automatisée ne peut pas savoir si un colis est en bon état. Il faut donc s’assurer en amont que celui-ci est de qualité pour ne pas se retrouver avec des produits abîmés pendant le stockage », poursuit Pascal Potdefer.

 

Avant même l’arrivée de cet outil, la Scapnor s’était penchée sur des solutions pour faire remonter plus efficacement ce type de problèmes à ses fournisseurs comme l’explique Sebastien Macherey : « Nous avions créé un info-centre sur le site, en 2012, dont l’un des objectifs était de recueillir les données de non-qualité à la réception des marchandises. » L’idée : des rapports numériques sur le terrain, accompagnés de « preuves visuelles parlantes ». Mais ces volontés venaient alors se heurter à un processus d’informatisation parfois laborieux pour les collaborateurs. « Il fallait taper un rapport sur l’Intranet depuis un poste fixe, prendre en photo le problème, exporter l’image sur l’ordinateur… Certains étaient rapidement découragés », constate Sebastien Macherey. Le site avait besoin d’une méthode plus rapide et plus moderne.

 

Une solution bien appliquée

C’est à ce moment-là qu’intervient Datapp, entreprise spécialisée dans le développement d’applications logistiques. Parmi celles-ci, Datapp Litige, consacrée au traitement de ce type de retours à destination des fournisseurs. Un dialogue s’engage alors pour adapter cette innovation aux besoins de la Scapnor. « Nous avons très vite réalisé qu’une telle solution pouvait être utilisée sur différentes activités de notre site. De plus, la démocratisation des tablettes permettait de la déployer aisément dans nos entrepôts tout en améliorant l’expérience utilisateur », résume Sébastien Macherey. Au cours du développement, l’accent est particulièrement mis sur l’ergonomie avec de nombreux tests d’utilisation. « Quand on présente des projets numériques à ses équipes, il faut absolument que le premier contact soit le bon. Nous avons donc beaucoup travaillé à ce que l’application bénéficie d’une interface lisible et simple. Les retours ont tout de suite été très bons. Beaucoup nous ont dit que c’était l’outil qui leur manquait », raconte Sebastien Macherey. La prise en main de l’application est aisée : un feuillet à remplir avec des listes de choix pour éviter au maximum la saisie. L’utilisateur précise son nom, l’entrepôt et fait son choix parmi différentes listes d’anomalies possibles. En scannant le code-barres du produit, des informations se remplissent automatiquement. Enfin, la problématique de la preuve par l’image est simplifiée puisque l’opérateur peut prendre des photos directement depuis la tablette.

 

Une fois son rapport rempli, celui-ci est transmis en Wifi à un département dédié à la supply chain du site. Cette tour de contrôle se charge ensuite de la relecture et de l’envoi des rapports terrains aux services concernés dans les 24 heures, ainsi que du suivi des retours. « Nous avons pris la décision de remonter toutes les données collectées grâce à Datapp dans notre outil collaboratif afin de rester sur une plateforme unique pour la gestion du site », détaille Sébastien Macherey. Lancée en mai 2017, la solution de Datapp se décline aujourd’hui en trois typologies de retours. Tout d’abord, un axe dédié à l’automatisation et à la remontée des problèmes rencontrés en réception. Celui-ci a été complété par une partie IT, développée suite à des retours d’expérience, afin de communiquer plus facilement avec l’équipementier Witron sur des dysfonctionnements possibles dans le processus d’automatisation. Enfin, une partie est consacrée exclusivement aux produits frais, qui ne font pas partie de la solution automatisée. Une application trois-en-un, accessible directement depuis des tablettes Android déployées dans les différents entrepôts concernés.

 

Et si les résultats offerts par ces applications n’ont pas été encore chiffrés, la Scapnor a pu constater une augmentation du nombre de remontées. Prochain objectif : une nouvelle version de l’application qui s’interfacerait totalement avec les données des fournisseurs pour des rapports plus complets, ainsi qu’une petite amélioration du design de l’application. Et peut-être plus, comme l’évoque Sébastien Macherey : « Si l’opération est un succès, nous pourrions trouver d’autres usages à cette solution au sein du groupement E. Leclerc. En magasin par exemple, pour les cas de non-qualité (casse, manques en rayon), afin de faire des remontées aux managers avec photos à l’appui. »

 

Émilien Villeroy

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