Transversal
De l’importance d’agir sur la financiarisation de la supply chain
3. Entretien avec Sandra Boissonnade, Directrice générale d'Atlantiq
La prise en charge du financement de la supply chain, c’est le défi encore peu répandu que s’est fixée la société Atlantiq au travers d’une solution opérationnelle et simple à mettre en oeuvre.
Pouvez-vous nous présenter Atlantiq ?
Atlantiq est un opérateur de services qui gère et optimise les flux financiers de la supply chain, autour du BFR (besoin en fonds de roulement) en général et des stocks en particulier. La solution avait été imaginée par le fondateur de Staci qui recevait de plus en plus de sollicitations de la part de ses clients pour avancer dans l’externalisation, notamment le portage financier de leurs stocks et la gestion des facturations associées. Ils recherchaient alors des acteurs capables de proposer des optimisations au travers de plusieurs leviers : la gestion et l’optimisation des flux logistiques, la gestion des achats, l’amélioration de la trésorerie et l’allègement du bilan par une externalisation du poids financier des stocks. En 2010, devant l’essor de cette activité, un spinoff a été réalisé et Atlantiq a été créée, sans lien capitalistique avec Staci. D’un modèle orienté au départ sur les stocks publi-promotionnels, Atlantiq a par la suite trouvé sa vocation autour des stocks coeur de métier des entreprises, produits finis ou stocks de pièces détachées nécessaires aux process industriels de ses clients.
Quelle est votre spécialité ?
Nous travaillons spécifiquement sur le portage du BFR de nos clients. L’originalité de la solution est qu’elle propose d’acheter et de vendre les produits de ses clients, après un amorçage consistant à acquérir en premier lieu le stock de ses clients. Les stocks de l’entreprise sortent donc de son bilan et figurent dans celui d’Atlantiq, tout en restant physiquement dans leurs usines, entrepôts ou ceux de leur logisticien. L’effet sur la trésorerie est permanent et performant, car, l’idée est d’avoir une collaboration vertueuse et de bout en bout sur les flux financiers entrants comme sortants. C’est donc Atlantiq qui paie les fournisseurs, facture les clients destinataires, encaisse et restitue la marge à l’entreprise. Grâce à ce système, Atlantiq externalise les flux financiers et normalise les effets de trésorerie ou de saisonnalité. Avec ce process, l’entreprise externalise également la gestion administrative de ses flux ce qui lui permet d’en réduire le coût. Enfin, grâce à une gestion collaborative et tout en laissant naturellement l’entreprise gérer ses relations clients et fournisseurs, recourir à Atlantiq permet de fluidifier les circuits, de lutter contre les délais cachés, et de souligner les éventuelles zones de sous-performance. En définitive, nous travaillons à l’amélioration de performances des services financiers.
Vous avez choisi d’adresser votre offre aux logisticiens…
Effectivement, nous leur permettons d’offrir une proposition supplémentaire à leurs clients et de répondre à une demande globale. Chacun fait son métier, le logisticien gère la logistique et Atlantiq se focalise sur la prise en charge des flux financiers. Nous nous connectons aux outils du logisticien pour traiter le cycle d’exploitation des entreprises de façon complète. Celui-ci adresse la logistique d’une entreprise et nous lui offrons de nous déléguer la partie financière. Il passe les commandes, entrepose et expédie les produits. Nous suivons le même circuit mais du côté financier. Le logisticien nous garantit une sécurité et une visibilité sur les produits acquis ou vendus.
Les logisticiens sont-ils sensibles à la dimension financière de leur activité ?
Ils s’y intéressent depuis un moment. De plus en plus de supply chain managers ont une culture financière et cash forte. Chaque fois qu’il y a un mouvement physique, il y a un mouvement financier derrière et c’est ce que nous adressons.