Transversal
Mise en oeuvre de la sérialisation : des bénéfices après une période de finalisation ?
2. Entretien avec Bruno Galan
Bruno Galan est président du conseil régional occitanie de l'ordre des pharmaciens et référent sérialisation pour le Conseil national de l'ordre des pharmaciens.
Où en êtes-vous aujourd’hui de la mise en place de la sérialisation ?
Pour le moment, les travaux de raccordement des officines au système national de vérification des médicaments ne sont pas finalisés. Tant qu’ils ne le sont pas, il est impossible de procéder au déconditionnement des boites de médicament. Nous sommes en phase de stabilisation, dans l’attente du développement du système d’information qui serait prévu pour la fin de l’année sans date précise.
Outre la mise à jour des logiciels, quels autres problèmes engendrent chez vous la sérialisation ?
Aujourd’hui, plusieurs questions restent en suspens. En pratique, par exemple, au moment de la délivrance les textes précisent qu’il faut décommissionner la boîte, mais si le logiciel indique que cela a déjà été réalisé, que faire ? D’autre part, s’il y a un mauvais encodage du Datamatrix, une qualité d’impression insuffisante ou que les lecteurs ne lisent pas bien le code, cela va déclencher une alerte, nous empêchant de délivrer la boîte. S’il s’agit d’un problème technique, on peut faire une demande manuelle et la délivrer. Mais s'il y a suspicion de faux, la boite sera mise en quarantaine. Des discussions sont également initiées par les syndicats afin de savoir si nous pouvons bénéficier d'une dérogation et réaliser le décommissionnement à la réception et non à la délivrance. Par ailleurs, le décommissionnement va entraîner une modification de nos pratiques courantes qui consistent à facturer à l’avance des produits non disponibles en stock pour gagner du temps. Dorénavant, on ne pourra délivrer que des produits disponibles et décommissionnés, ce qui prendra plus de temps au patient et au pharmacien et on ne pourra les facturer qu'à ce moment-là.
Les freins à la mise en place sont donc encore importants…
Oui, c’est pour cela qu’une commission de gestion des alertes travaille actuellement sur ces problématiques. Elle identifie les problèmes causés par la mise en place de la procédure et répertorie tous les niveaux d’alertes et les réponses à leur apporter, pour nous permettre d’être opérationnels à la fi n de l’année.