Innovation
3. La supply chain hyperconnectée Vecteur de transformation de l’industrie pharmaceutique
GT Nexus développe et exploite une plateforme cloud utilisée par de grandes entreprises pour gérer leur supply chain. Le groupe, expert des questions de transformation digitale, a rédigé une tribune mettant en exergue l'importance de la supply chain dans l'accompagnement d'une industrie pharmaceutique en plein bouleversement.
« L’industrie pharmaceutique est en pleine mutation. Son paysage change, ses règles aussi. Alors que les brevets expirent à la chaîne et que de nouvelles réglementations voient le jour, les marques investissent de nouvelles régions du globe pour se maintenir ou au mieux augmenter leur revenu. Les marges se resserrent et ne permettent plus de garantir une rentabilité durable aux fabricants, sans oublier les risques de contrefaçon et de vols qui augmentent. En parallèle, on observe une croissance par acquisition chez la plupart des leaders pharmaceutiques, ce qui épuise du même coup leurs ressources.
La situation semble de plus en plus complexe à appréhender… mais il y a une bonne nouvelle. La Supply chain peut jouer un rôle crucial dans l’accompagnement de cette transformation. Les fabricants qui s’appuieront sur des chaînes d’approvisionnement performantes pourront faire face aux nouveaux défis qu’impose cette mutation tout en assurant leur position de leaders.
Voici en quoi la Supply chain peut accompagner la transformation.
Sécuriser l’approvisionnement
L’expiration des brevets pharmaceutiques a modifié fondamentalement le secteur en incitant les fabricants à explorer de nouvelles voies, dont la sous-traitance, afin de compenser la baisse des marges induite.
Jusqu’à peu, les sociétés pharmaceutiques fabriquaient elles-mêmes presque tous leurs principes actifs. Désormais, les grandes entreprises pharmaceutiques réussissent à externaliser jusqu'à 60% de la fabrication. Ils y parviennent en cédant des usines, en trouvant des producteurs à faible coût et en délocalisant une partie de la production vers des zones de production moins coûteuses.
Cependant, la sous-traitance diminue le contrôle sur la chaîne de production – une conséquence allant à l'encontre des exigences règlementaires. Il s’agit d’un premier phénomène paradoxal qui remodèle le destin de l’industrie pharmaceutique et le fragilise.
Ces changements au sein de l'industrie transforment donc le rôle du fabricant de produits pharmaceutiques, et ajoutent de nouveaux degrés de complexité avant que le produit ne se retrouve dans les mains des consommateurs.
La délocalisation – et d’une certaine manière les nouvelles acquisitions – poussent la production en dehors des murs de l’entreprise et amène son lot de nouveaux risques. La transparence est difficile à obtenir et cela oblige ces industries à renforcer leurs contrôles sur le processus de fabrication en dépit de leurs marges.
Sécuriser son approvisionnement n’a donc jamais été un enjeu aussi important pour les entreprises.
Visibilité assurée sur toute la chaîne
Les implantations à l’étranger vont continuer, quoiqu’il arrive, que ce soit pour des délocalisations ou pour toucher de nouveaux marchés. Les chaînes d'approvisionnement seront donc toujours plus étirées et plus complexes. Les groupes pharmaceutiques devront retrouver la transparence qu'elles ont perdue à la suite de tous ces changements.
La visibilité de la chaîne d'approvisionnement est susceptible de devenir l’enjeu majeur des groupes pharmaceutiques pour ces prochaines années. Ce désir d'améliorer la visibilité ne peut être atteint que si les entreprises commencent à appréhender le potentiel de la chaîne d'approvisionnement comme un différentiateur concurrentiel. L'entreprise qui fabrique les meilleurs produits et qui a un contrôle total sur sa chaîne d'approvisionnement pourra prétendre devenir leader du marché. Nous constatons d’ores et déjà que les entreprises pharmaceutiques leaders dans le monde sont celles qui ont les chaînes d'approvisionnement les plus performantes et les plus fiables.
Respect des règlementations
La sérialisation et les nouvelles réglementations en général sont une réponse à la contrefaçon, au piratage ou l'utilisation des médicaments comme monnaie, qui s’ils ne sont ne pas pris en compte compromettent fortement l’intégrité des marques. Le consommateur veut s’assurer qu’il achète le « vrai » produit. La sérialisation permet de faciliter la détection de produits falsifiés mais elle ne prévient pas de tous les risques. Au niveau mondial, près de 15 milliards de dollars de principes actifs pharmaceutiques (API) vont être exportés d’Inde cette année. Même si la sérialisation est assurée, cela n’enlève pas la possibilité que des médicaments soient introduits ou sortent de la Supply chain.
De plus, l’industrie pharmaceutique est internationale contrairement aux réglementations. Ainsi, des règles en vigueur en Europe ne s’appliquent dans les pays d’Amérique du sud. En effet, si la production ou la distribution des médicaments s’affranchissent des frontières, les fabricants doivent néanmoins respecter les réglementations des pays dans lesquels ils sont présents.
Collaborer !
Pour assurer la visibilité, la traçabilité ou la sérialisation, deux conditions s’imposent : la collaboration et la connectivité.
Les sociétés pharmaceutiques ont encore tendance aujourd'hui à s’appuyer sur des logiciels traditionnels ou des ERP. Ses outils sont très performants pour échanger des données, connecter des salariés ou offrir une visibilité à l’intérieur de l’entreprise. Mais face à l’augmentation de l’outsourcing, les entreprises pharmaceutiques doivent gérer des supply chains de plus en plus complexes. Elles impliquent une multitude de parties prenantes (fournisseurs, usines, douanes, prestataires logistiques) qui opèrent à l’extérieur de l’entreprise. C’est vrai, les industriels se sont efforcés d’adapter leurs systèmes ERP en les enrichissant de liens EDI ou de portails pour pouvoir se connecter à leurs partenaires mais ce modèle n’est pas viable si le nombre de partenaires commerciaux augmentent avec de multiples fournisseurs dans différentes régions du globe qui appliquent différentes réglementations,…De plus, de nombreux industriels n’ont pas un seul 1 ERP mais 5, 10, ou 20…
Ce n’est pas un projet insurmontable mais il n'y a pas de solution unique pour répondre à ce défi. Il y a plutôt de nouvelles approches – une réorganisation des fondements de collaboration entre la société pharmaceutique et de ses partenaires commerciaux.
Une chaîne d'approvisionnement n’est pas une entité linéaire, mais un réseau de réseaux en 3 dimensions. L’entreprise se trouve au milieu de centaines de nœuds qui sont également reliés entre eux. Une approche point par point est donc ici insuffisante. Ce qui est nécessaire, c’est une nouvelle infrastructure qui relie tous les nœuds entre eux simultanément, comme un seul réseau.
Miser sur la technologie
Dans ce monde ultra connecté, la collaboration assurant cette visibilité n’est possible que par la technologie. C’est l'utilisation de grands volumes de données et leur analyse, rendus possible par le Cloud pour connecter les fabricants et les fournisseurs tout au long de la chaîne qui peut assurer la traçabilité nécessaire afin de mesurer les processus, trouver des anomalies ou mettre en place des axes d'amélioration.
Cette technologie au service de la Supply chain ouvre de nouvelles perspectives pour l’industrie pharmaceutique et offre des bénéfices directs en termes de croissance, de rendement, de mise en conformité avec la règlementation et de satisfaction de la demande. »