Interview
Face à face avec Jean-Louis Foessel et Christophe Ripert de Quartus Logistique
Fondé en 2014 par Franck Dondainas, l’ensemblier français Quartus a rebattu les cartes de son activité logistique durant l’été 2018, accueillant successivement Jean-Louis Foessel (à gauche) puis Christophe Ripert. Des nominations fortes pour faire de Quartus Logistique un acteur majeur du secteur, avec une expertise allant de la plateforme XXL à la messagerie urbaine.
©
Quartus Logistique | Jean-Louis Foessel et Christophe Ripert
Vous venez tous les deux de rejoindre Quartus Logistique. Quels sont vos objectifs et vos défis ?
Jean-Louis Foessel. Nous avons intégré le groupe avec la volonté de faire de Quartus Logistique l’un des premiers acteurs du marché français de l’immobilier logistique. Pour cela, nous souhaitons développer une activité à plusieurs échelles, capable d’adresser des opérations de toutes tailles, même XXL. Mais nous voulons également nous montrer très actifs sur le segment de la logistique urbaine, en valorisant l’expérience que Christophe et moi-même avons pu acquérir sur le sujet [Ndlr : Jean-Louis Foessel et Christophe Ripert ont collaboré précédemment au sein de Sogaris].
Comment comptez-vous déployer cette offre immobilière ?
Christophe Ripert. Nous avons défini un schéma à quatre niveaux pour repositionner des espaces logistiques autour et au coeur des milieux urbains. Le niveau le plus petit, c’est celui du quartier, avec le développement de conciergeries, capables de traiter le dernier mètre et la livraison à domicile. On passe ensuite à l’échelle de l’arrondissement, où nous nous intégrons à des programmes existants – bureaux, habitation – pour développer des espaces urbains de distribution pour des activités de messagerie. Ce sont des sites de 1 000 à 3 000 m², avec des flux massifiés en entrée qui sont ensuite éclatés avec des véhicules adaptés.
J-L.F. Sur ce sujet, nous voulons capitaliser sur la mixité des activités au sein du groupe Quartus. Chaque fois que nous lançons ou participons à un programme destiné au tertiaire ou au logement, nous cherchons à voir si l’on peut y ajouter une activité de logistique urbaine.
C.R. Le troisième niveau, c’est celui de l’hôtel logistique. Situé plus en périphérie des métropoles, ce concept a pour vocation d’associer une programmation logistique avec des surfaces tertiaires ou de commerce, de manière à faire supporter aux autres activités, plus lucratives, une partie du foncier et du bâtiment. L’idée est de permettre à la logistique de revenir dans le milieu urbain à un coût acceptable. Ce concept a été récemment mis en place avec le projet Chapelle International, dans le nord de Paris. Enfin, le dernier niveau, c’est celui du bassin logistique. Très large, il peut s’étendre jusqu’à Orléans (45) ou Creil (60) dans le cas de la métropole francilienne. À cette échelle, nous développons de grands sites qui vont approvisionner au quotidien les magasins de la métropole : des plateformes logistiques urbaines. C’est sur ce type de bâtiment que s’opèrent les interfaces entre flux logistiques de longue distance et flux urbains.
J-L.F. Nous souhaitons mettre toutes ces échelles en réseau, et décliner ces concepts selon la typologie des territoires, la demande des professionnels ou encore les prescriptions des aménageurs.
Avec ce schéma, Quartus Logistique souhaite ainsi s’adresser à une grande diversité d’acteurs ?
C.R. Oui. Ce schéma est robuste et peut répondre aux besoins d’un grand nombre de filières. Un acteur du fret express pourra trouver de l’intérêt dans l’hôtel logistique et les espaces de distribution tandis que la grande distribution se tournera davantage vers les plateformes urbaines et les hôtels logistiques qui massifient les flux en entrée de métropole. L’idée est d’accompagner nos clients transporteurs, logisticiens, chargeurs mais aussi investisseurs avec des outils durables et bien positionnés.
Quelles zones intéressent Quartus Logistique ?
C.R. Nous avons trois catégories de territoires prioritaires : tout d’abord Paris, Lyon et Marseille, trois villes ayant une taille capable d’accueillir l’ensemble de notre schéma à quatre niveaux. Nous visons également les grandes capitales régionales françaises, qui souffrent parfois d’un manque d’équipements logistique, tels que Bordeaux ou Nice. Enfin, nous souhaitons nous installer sur l’ensemble des territoires urbains français où nous pourrons proposer des bâtiments hybrides, combinant espaces de distribution et hôtels logistiques, de plus petites tailles.
J-L.F. Nous voulons créer un véritable réseau de la logistique urbaine, capable d’être décliné dans l’ensemble des grandes villes françaises puis, plus tard, vers d’autres métropoles européennes.
Quels sont les projets développés actuellement par Quartus Logistique ?
J-L.F. Nous travaillons avec Goodman sur un projet d'entrepôt à Bailly (78) et avons signé pour deux sites aux côtés de Gazeley, à Dammartin-en-Goële (77) pour le compte de la société Adveo, et à Athies (62). Nous avons aussi des projets avec des acteurs majeurs de la grande distribution : un ensemble logistique multi-produits de 70 000 m² pour Intermarché, ainsi qu’un entrepôt de 80 000 m² que nous construisons pour E. Leclerc dans le Sud-Ouest à Castelnaudary (11).
C.R. Nous nous positionnons également sur des appels à projets dans le cadre de la logistique urbaine : à Paris, avec un projet mixte pour la gare des Gobelins (XIIIe arrondissement) et sa belle surface de 70 000 m² en sous-sol, ainsi qu’à Nantes avec un projet d’espace urbain de distribution dans le centre de la métropole, dans le cadre de l’appel à projets « Flux : fabriquons la logistique urbaine ensemble ».