media supply chain
et logistique

Portrait

Didier Terrier, un développeur loyal

Il aime le succès, le business mais pas au détriment des autres. Didier Terrier, directeur général d’Arthur Loyd Logistique, est un homme fidèle et droit. Dans sa vie, ce sont ses attaches qui lui ont permis d’en arriver là où il est, figure reconnue du monde de l’immobilier logistique français.

Publié le 7 mai 2020 - 09h30

Viré de son troisième lycée, pas franchement motivé pour un quatrième, Didier Terrier, jeune homme originaire de la banlieue lyonnaise, se décide à entrer dans la vie active. Nous sommes en 1978. « Je n’ai pas fait d’études, mais cela a finalement été une bonne école. J’ai arrêté en première et travaillé deux ans comme fabricant de tee-shirt. Puis j’ai fini par entrer dans la grande distribution, un métier difficile mais qui allait m’ouvrir et m’apprendre beaucoup… », entame Didier Terrier. Il démarre en rayon pour passer rapidement responsable, puis acheteur en centrale : « J’y ai appris le goût de l’effort et à ne pas perdre mon temps. Cela a été une étape importante dans ma vision du travail », assure-t-il. Au bout de trois ans, un virage est à prendre et deux options s’offrent à lui : quitter le secteur ou s’y investir de longues années en prenant la tête de magasins. Il optera pour la première et, inspiré par des amis déjà implantés dans le secteur, postulera dans l’immobilier : « À cette époque, le secteur est en plein développement, je candidate alors à Lyon chez tous les gros brokers. Sans diplôme et malgré plusieurs refus, je finis par intégrer une petite agence spécialisée dans l’immobilier d’entreprise ». Son dirigeant s’appelle Martial Desruelles, il n’est autre que l’actuel directeur général de Linkcity France, qui vendra bientôt son business à Jean Thouard, futur DTZ. Philippe Leigniel, son ancien patron et ami se souvient : « J’ai repris Jean Thouard avec mon associé Jean-Marc Rödel en décembre 1992. Nous avions un bureau à Lyon et un négociateur s’y est distingué : Didier Terrier. J’ai remarqué un caractère original : quelqu’un de bosseur, particulièrement engagé dans son métier et franc. Il a pris la responsabilité du développement de DTZ à Lyon en 1995. Il a effectué un travail remarquable et nous avons pris une belle position sur le marché lyonnais. »

 

De l’instinct et de l’amitié

En 1997, Didier Terrier reçoit sur ses terres l’entreprise Security Capital Investment Trust (SCI), qui deviendra Prologis : « Il passe alors deux jours à visiter la région lyonnaise avec Jeff Schwartz, ancien CEO de Prologis. Ils ne maîtrisaient pas leurs langues respectives mais, après ces deux jours bien silencieux, Didier est finalement devenu l’interlocuteur privilégié de Prologis et le spécialiste de la logistique qu’on sait », s’amuse Philippe Leigniel. II accompagne ensuite l’entreprise américaine sur des opérations à Lyon puis Paris et Marseille. C’est le début d’une « belle et grande collaboration », indique-t-il. « Nous étions quelques-uns à avoir compris que le marché allait se développer. À l’époque, cet actif n’intéressait personne alors qu’aujourd’hui la supply chain a un rôle déterminant dans l’économie », analyse Didier Terrier. Au final, il passera une vingtaine d’années chez DTZ, depuis devenue Cushman & Wakefield. Car le développeur se révèle aussi et surtout fidèle. D’un point de vue professionnel d’abord, puisque lorsque Philippe Leigniel vient le chercher en 2011 pour intégrer Arthur Loyd et y monter une structure dédiée exclusivement au conseil en immobilier logistique, Didier Terrier n’hésite pas : « Quand j’ai repris Arthur Loyd IdF c’était parfois difficile. L’arrivée de Didier a été cruciale pour moi. C’était un acte d’amitié fort, pas seulement professionnel. Il est le plus constant, le plus solide des soutiens. Il dispose de qualités d’engagement, de ténacité et d’intelligence relationnelle. Il est un menhir, charismatique, mais est également doté d’une vraie gentillesse et possède une belle subtilité d’analyste », confie Philippe Leigniel.

 

Fidèle aux Hommes et à ses terres

Sur le plan personnel, Didier Terrier est également loyal. Originaire de Lyon, il y vit toujours, rejoignant sa famille le week-end après avoir passé sa semaine à Paris. Finalement, depuis son démarrage chez DTZ en tant que consultant, puis directeur, il n’aura quasiment jamais quitté la ville des Lumières. Et pour cause, il s’est installé dans une vieille ferme rénovée dans l’Ain, à 20 kilomètres de Lyon, là-même où il a grandi et joué des parties de foot endiablées avec son ami Éric. « J’ai besoin d’être rattaché à mes racines. J’adore Paris, le business, rencontrer des clients mais le week-end, j’ai envie d’autre chose », admet- il. Et Didier Terrier n’est pas le seul à être bien implanté. Sa femme, après une carrière dans la communication, est finalement devenue maire du village. « Elle aussi se plait dans ce coin. Si elle avait voulu habiter à Lyon ou à Paris, il aurait probablement bougé, mais finalement, ils joignent l’utile à l’agréable. Ici, il a beaucoup de vieux copains. Nous avons un mode de fonctionnement un peu grégaire malgré des trajectoires différentes. Didier a une façon simple et directe de voir les choses. C’est un épicurien qui aime bien manger, bien boire, voir ses amis, rigoler… », confirme son ami d’enfance Éric Charvet. Malgré cette simplicité, sa fidélité aux hommes et à ses terres et un départ un peu tardif, Didier Terrier a finalement « crevé le plafond de verre pour devenir un expert dans son domaine », affirme Éric Charvet. Et si, depuis peu, Philippe Leigniel a quitté Arthur Loyd, Didier Terrier y poursuit sa mission avec un nouvel actionnaire majoritaire et un business plan à cinq ans. « J’ai 61 ans et je suis bien loin de me poser la question de savoir quand je vais m’arrêter », assure-t-il. Ainsi à l’instar de leur père, peut-être que l’un de ses trois enfants, dont deux travaillent dans l’immobilier, tracera son sillon dans le secteur porteur de la logistique.

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