media supply chain
et logistique

Portrait

Gilbert Garcia, entrepreneur libre

À la tête de KLS Group depuis plusieurs dizaines d’années, Gilbert Garcia n’en a pas pour autant oublié ce qui le caractérise et l’anime en tant qu’homme : ses racines, sa famille, ses passions et ses valeurs, qu’il a mises au service de son entreprise. Retour sur une carrière teintée d’indépendance et de liberté.

Publié le 16 juillet 2020 - 09h45
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KLS Group

L’air y est aride, le décor aussi idyllique que désertique et l’ambiance chaleureuse. C’est dans la région d’Almeria, sur ses terres andalouses, que Gilbert Garcia s’est construit son petit « coin de paradis ». Il y a retapé une maison avec sa compagne, parcourt les environs au guidon de l’une de ses motos et y échange joyeusement avec ses voisins et amis. « Je suis amoureux de cet endroit, à la porte du désert des Tabernas. J’y allais enfant avec mes parents. Lorsque nous y descendions, c’était l’aventure, la route n’était pas goudronnée. Et moi, j’étais comme un fou, attendant de voir surgir les plumes des Indiens qui sortaient des montagnes… », se souvient-il. Adulte, il avait pour habitude d’y passer quelques semaines par an. Aujourd’hui, il y vient de plus en plus souvent, car Gilbert Garcia passe la main progressivement à son fils, Grégoire, après de nombreuses années à la tête de KLS Group.

 

Et pourtant, au début des années 80, Gilbert Garcia n’a pas de plan de carrière défini : « À 18 ans, je voulais tout faire, sans savoir quelle voie prendre. Et c’est ce qui m’a plu lorsque j’ai intégré l’Insa (Institut national des sciences appliquées), après une prépa intégrée : avoir le choix entre huit départements ». Gilbert Garcia en sort diplômé en informatique en 1984. Désireux de rester dans sa région et de se « rapprocher des montagnes », il intègre après un an à Lyon, une SSII à Grenoble. « Je réalise rapidement que je m’ennuie derrière un écran. Les longues phases de programmation étaient douloureuses. Ce qui me faisait vibrer, c’étaient les échanges avec les clients. J’étais frustré par ce cloisonnement entre le monde technique et commercial », admet-il. Puis se présente l’opportunité de devenir responsable commercial chez Décision Internationale. Gilbert Garcia n’a pas le profil, mais rencontre néanmoins le dirigeant de l’entreprise qui, séduit par son entrain, lui demande d’élaborer un business plan pour se lancer sur la région Rhône-Alpes. « Je l’ai fait et y ai mis mes rêves les plus fous. Je l’ai séduit du haut de mes 24 ans et nous avons démarré ensemble en novembre 1986 ».

 

Donner vie à ses projets

Le secteur de l’informatique industriel compte alors de très nombreux acteurs dans la région grenobloise. Rapidement, le jeune homme sent qu’il doit construire une identité forte pour son business. Il rencontre au même moment la société Kardex qui recherche un système afin de piloter informatiquement ses automates de stockage. « Nous avons donc commencé à développer des programmes qui permettaient de le faire. C’était, sans le savoir, le premier pas dans le monde de la logistique et du pilotage de manutention automatisée ou le WCS, une terminologie qui, à l’époque, n’existait pas encore. » Gilbert Garcia croit fortement au développement du secteur et, fort de ce premier projet, commence à travailler avec Kardex sur le plan national. C’est à peu près à cette période, en 1989, que naît son unique fils, Grégoire. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, le 1er janvier 1990, son équipe devient filiale du groupe Kardex à part entière : « Après avoir été vendus par Décision Internationale, nous sommes entrés chez Kardex et sommes devenus KLS pour Kardex Logistic System », détaille-t-il.

 

En 10 ans, KLS accède au statut d’éditeur, intervient notamment en Suisse, en Espagne, en Belgique, en Angleterre, travaille dans le monde horloger, la logistique hospitalière… Puis la société sort du groupe Kardex le 2 janvier 2000 et prend son indépendance. En parallèle, Gilbert Garcia gère quelque temps un magasin de moto, sa grande passion. « À moto, vous vous nettoyez les neurones. Durant ma carrière, j’ai passé en moyenne trois jours par semaine en déplacement. En rentrant, j’étais heureux de me déplacer dans mes montagnes, de pouvoir vivre, tout simplement avec un sentiment de liberté », confie-t-il. Ce sentiment, il l’a également ressenti en devenant son propre patron chez KLS, avec l’opportunité de développer un modèle conceptuel « de type Lego » : « J’en ai rêvé et mon équipe l’a réalisé. Nous avons sorti notre produit phare Gildas WMS devenu aujourd’hui Expansio ». KLS poursuit, depuis, ses activités dans les mondes hospitalier, horloger, de la distribution (alimentaire et autres) puis du e-commerce jusqu’à aller vers le transport par de la croissance externe et la création de KLS Transport. « Si l’aventure était au départ technique, elle est très vite devenue humaine et elle se poursuit aujourd’hui via la transmission. Mon fils fait partie du comité de direction depuis trois ans et est aujourd’hui DG de l’entreprise », évoque Gilbert Garcia.

 

Une transmission humaine et professionnelle

« Je me suis bien sûr posé la question d’être le “fils de”, je me la pose toujours un peu. Mon père a été plus de 30 ans à la direction, mais nous avons lancé pas mal de chantiers ensemble : rachat de société, direction de la partie transport, nouveaux marchés… Les choses se sont faites naturellement. Nous sommes d’accord sur 80/90 % des points et ainsi que sur l’ensemble des valeurs. Les 10/20 % restants résultent d’un écart générationnel… Nous ne nous gênons pas pour en débattre en réunion. Nos différences sont assumées, il n’y a pas de combat d’ego. Nous formons un duo avec chacun nos individualités », explique Grégoire Garcia. Un duo formé depuis de longues années, alors que Gilbert Garcia partage la garde alternée de son fils, étant à la fois papa, copain et confident de Grégoire.

 

« J’ai vu mon père travailler beaucoup : partir tôt le matin, rentrer tard le soir. Mais à côté de cela, le but était également de vivre de choses simples, de profiter de son temps libre. Les vacances ont toujours été sanctuarisées chez nous. Pour mon père, le travail est un moyen, pas une fin en soi », raconte Grégoire Garcia. Pour preuve, à bord de son combi Volkswagen, aménagé par ses soins, Gilbert Garcia a déjà parcouru les Baléares, le Maroc, le Portugal… Mais également au guidon de ses motos, passion qu’il partage notamment avec son ami Olivier Croatto : « Nous avons la même passion de la moto, du camping-car, d’être dehors. Il est toujours partant pour se balader. Et c’est quelqu’un d’assez simple : un ingénieur qui n’en est pas un ! », s’amuse-t-il. Un ingénieur et un chef d’entreprise qui, malgré sa volonté d’ici quelques années de prendre des vacances au long cours, entend bien rester le « lanceur d’alertes » voire, le « poil à gratter » de KLS Group !

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