Portrait
Laurent et Michel Uvo, dirigeant et fondateur d'UVOTec : Le sens du commerce
Ils sont Anversois, Flamands, Belges mais aussi et surtout commerçants dans l’âme. Michel et son fils Laurent Uvo, successivement à la tête de l’entreprise familiale UVOTec, ont en commun une détermination et une énergie débordantes leur ayant permis d’assurer la croissance de leur société spécialisée dans la distribution d’équipements de manutention.
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UVOTec
« C’est une belle histoire à raconter », tels sont les premiers mots prononcés par Michel Uvo lorsqu’on lui propose de revenir sur son parcours et celui de son fils Laurent, tout juste 20 ans après la création de l’entreprise familiale Uvo Technologies, devenue UVOTec à l’occasion du changement de direction entre le père et le fils, en avril 2020. Une histoire qui ne tient pas du hasard, mais de la détermination toute particulière de son instigateur, Michel Uvo : « C’est grâce à ses efforts, à son courage, qu’avec sa petite société, Michel a réussi à convaincre de grandes entreprises. Il a su faire preuve de persévérance pour y arriver », entame son ami de longue date, Eric Janssen. Il faut dire que dans la famille Uvo, le commerce coule dans les veines. Né de parents entrepreneurs, l’une dans la mode, l’autre dans le vin, Michel Uvo se lance très vite dans le porte à porte, en parallèle de ses études de droit à Anvers. Lui qui se définit comme un gamin « trouillard, mal dans sa peau », se passionne finalement en grandissant pour le commerce : « J’aime que rien ne soit acquis, que le client me mette des bâtons dans les roues. Cela me challenge. J’ai toujours été comme cela, j’ai toujours fait tout l’opposé des autres », s’amuse-t-il.
Fort de ce caractère tenace, il sera successivement représentant en meubles, dans les rayonnages, le mobilier de bureau pour ensuite intégrer Interroll, spécialiste de la fourniture de solutions de flux de marchandises, où il exerce en tant que directeur commercial Benelux : « C’est par l’intermédiaire d’un copain, partenaire de hockey, que j’y suis entré. J’étais un gars un peu dingue sur le terrain, il en a déduit que je devais être bon commercial, et m’a parlé d’un poste », explique Michel Uvo. Des années plus tard, en 2005, son fils Laurent, diplômé en ingénierie industrielle de l’École supérieure d’Anvers, embrassera lui aussi le monde de la vente en exerçant en tant qu’ingénieur commercial chez Stork et directeur clientèle pour le fabricant d’appareils de mesure pour le contrôle et l’automatisation de procédés Yokogawa. Le tout, avec la même combativité : « Je déteste perdre une affaire. Mon challenge : faire en sorte que le client me fasse confiance et le satisfaire », soutient Laurent Uvo. Ces deux destins professionnels finiront ainsi par se mêler avec la création en 2000 par Michel, le père, d’Uvo Technologies.
Une affaire de détermination
Car après 15 ans au sein de la société Interroll, Michel Uvo quitte l’entreprise et lance son propre business autour de la distribution d’équipements de manutention pour l’industrie du transport. « J’avais deux enfants sur trois à l’université, je devais avancer. Nous nous sommes débrouillés. J’ai monté mon entreprise, trouvé des fournisseurs et suis tombé en 2002 sur FMH Conveyors. Voilà comment l’aventure a démarré ! J’ai toujours été épaulé par ma femme. Elle affirmait que je n’allais pas y arriver pour me motiver. Elle sait comment me parler ! », rit Michel Uvo. Et pour cause, mariés depuis plus de 40 ans, les époux Uvo sont également parents de trois enfants, élevés à Anvers, ville dans laquelle la famille est ancrée, éduquée à la fois en français et néerlandais. C’est notamment grâce à sa maîtrise de la langue que Laurent, l’aîné de la famille, part travailler en 2010 en France pour le groupe Atlantic, fournisseur de solutions de confort thermique.
Deux ans plus tard, alors qu’il est en passe d’être nommé directeur commercial, il revient finalement à Anvers et rejoint son père au sein d’UVO Technologies, au poste de directeur commercial et marketing pour soutenir la croissance de l’entreprise au Benelux et dans les pays limitrophes à la France : « Michel avait de plus en plus de travail, la région couverte devenant de plus en plus grande : Belgique, Luxembourg, Hollande, France… C’était trop pour un seul homme. En quatre à cinq ans, ensemble, nous avons plus que doublé le chiffre d’affaires de la société », affirme Laurent Uvo. « Je partais à l’abordage, je me déplaçais en France, en Hollande, en Belgique… Ma maison, c’était Anvers et ma voiture, j’ai ainsi appris à connaître les subtilités de chacun de mes clients. Mon fils en a aujourd’hui conscience et il fait les choses très bien », poursuit son père.
De l’énergie en héritage
« J’ai été engagé pour vendre, ce que j’ai toujours fait. C’est génétique ! Lors de cette embauche, Michel m’a clairement dit que dans 10 ans, il aurait 70 ans et qu’il diminuerait son rythme de travail. Depuis le début, je me doutais que je finirai par prendre la direction de l’entreprise. » Cela se concrétise en avril 2020. Et même si Laurent a effectivement pris la direction en titre, son père reste encore à ses côtés : « Michel ne va pas lâcher facilement. La société est son quatrième enfant et il restera un bon consultant même à 80 ans ! Il a plus de 40 ans d’expérience dans le secteur. Un coup de fil, et il peut m’éclaircir sur de nombreux sujets », reconnaît Laurent. Mais ce coup fil, Michel Uvo le recevra certainement depuis la Bretagne, région que sa femme et lui ont choisi, après 15 ans de vacances là-bas, pour construire leur maison et partager leurs temps à deux. « Je vais faire du train miniature, ma femme, de la peinture ainsi que des allers-retours de plus de 900 km entre notre nouvelle maison et Anvers pour voir nos enfants, petits-enfants et nos amis. Rouler me détend. Ma mère me disait toujours d’aller faire un tour en voiture pour me calmer et cela a toujours fonctionné », confie Michel Uvo.
Voilà peut-être son secret : les 70 à 90 000 km parcourus tous les ans depuis le début de sa carrière qui vont de pair avec ses passions partagées avec son ami Eric : « Nous sommes amis depuis une bonne trentaine d’années. Nous avons la même passion pour l’automobile : les modèles réduits, les magazines, les courses… Michel assiste aux 24h du Mans depuis des dizaines d’années », livre ce dernier. Ou encore ses compétitions de hockey qu’il a cessé il y a peu, assurant pourtant pouvoir encore « jouer deux matchs d’affilée sans être jamais fatigué, même si mon cardiologue ne comprend pas ! ». Quant à Laurent, il démarre une nouvelle course de fond lui qui, il y a quelques années, s’était inscrit à un marathon, « et entraîné avec des poids de 10 kilos pour être sûr d’y arriver », comme le raconte son ami Thomas Vanderdonck. Afin de continuer à développer l’entreprise, il travaillera notamment au déploiement de projets européens pour accompagner ses clients en Tchéquie, Allemagne, Espagne, au Portugal… ou encore en Italie où il a étudié en Erasmus. « Laurent a tout ce qu’il faut pour faire de ce nouveau défi un succès », garantit Thomas Vanderdonck. Car dans la famille, l’endurance se transmet de génération en génération : « À 90 ans, mes parents allaient encore s’amuser et danser au Club Med. Notre énergie est héréditaire, elle est inscrite dans nos gènes », termine Michel Uvo