media supply chain
et logistique

Interview

C-Log s'organise face aux défis e-commerce de fin d'année

Benoit Garçon, directeur général de la filiale logistique du groupe Beaumanoir, C-Log, analyse les conséquences du deuxième confinement sur l'activité du spécialiste de la supply chain e-commerce et retail, et anticipe les enjeux à relever sur la période cruciale de fin d'année.

Publié le 3 décembre 2020 - 09h25
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C-Log

Après les leçons du premier confinement, quelle organisation avez-vous mis en place lors de ce deuxième épisode pour gérer au mieux les flux logistiques ?

Le premier confinement avait surtout été marqué par la mise en place des mesures sanitaires et par les impacts que cela pouvait avoir sur le fonctionnement de l’entreprise. L’enjeu était de continuer à opérer dans ces conditions, en sachant que la demande était déjà forte en particulier sur l’e-commerce, et en prenant également en compte l’inquiétude importante des équipes. Pour le second confinement, cette inquiétude a été moins vive car nos sites n’ont globalement pas été touchés et les mesures sanitaires sont vite rentrées dans les habitudes. La différence s’est jouée sur l’accélération encore plus brutale de l’activité digitale.


À quelles problématiques avez-vous dû faire face ?
Elles ont notamment concerné le niveau de saturation des stocks : tandis qu’au printemps, on traitait les produits de l’été qui prennent peu de place, sur cette fin d’année, nous avions à la fois le stock de l’hiver qui doit s’écouler et les articles pour l’été qui commencent à être réceptionnés. Nous avons donc eu recours à d’autres surfaces à proximité de nos plateformes logistiques, où nous avons transféré nos stocks moins stratégiques afin de conserver une bonne capacité de traitement. D’autre part, C-log n’est pas un acteur généraliste mais expert dans la logistique textile, un secteur de marchandises périssables qui doit affronter de véritables enjeux de vitesse. Les marques sont donc directement impactées par les confinements, rendant nécessaire leur survie en surfant le plus possible sur le digital. En termes d’organisation, cela nous a demandé de réallouer au e-commerce des moyens normalement plutôt dédiés au retail.


Quels ont été les impacts de cette forte croissance du e-commerce ?
Nous avons par exemple réadapté nos process sur nos trieuses pour maximiser leur utilisation sur l’e-commerce. Nous avons également dû mener beaucoup d’actions au niveau des horaires de nos opérateurs, développer l’intérim ou encore mettre en place de la polyvalence sur les opérations logistiques. Il a également fallu augmenter nos capacités de retour car, mécaniquement, avec cette hausse des commandes sur le canal numérique, nous enregistrions un accroissement important du SAV et des retours. Nous sommes assez fiers d'être parvenus à maintenir nos délais entre le moment où le client passe la commande et celui où il la reçoit, en dépit des volumes qui ont explosé.


Comment réaliser une prévision et une planification de ses flux dans ce contexte ?
Notre problématique était simple : il fallait que nous maximisions nos capacités. La question était donc : comment traiter cinq fois plus de volumes du jour au lendemain ? Nous ne nous sommes donc honnêtement pas basés sur nos prévisions. En revanche, niveau stratégique, il a fallu anticiper cette hausse des volumes sur notre réseau IT. Nous avons dû changer d’échelle sur les flux informatiques dédiés au e-commerce ce qui a nécessité de travailler, entre les deux confinements, sur la stabilité de notre architecture logicielle. Dans le e-commerce, si vous devez attendre 30 secondes pour imprimer votre BL parce que vous expérimentez des lenteurs sur votre réseau, cela vous pénalise beaucoup. Il s’agit donc d’anticiper ce travail-là, en le basant sur la prévision d’augmentation de vos volumes sur la période.


Comment envisagez-vous la période de pic de fin d’année comparée aux années précédentes ?
C’est bien simple, nous avons multiplié par cinq nos volumes de sortie sur les trois dernières semaines par rapport au pic de l’année dernière ! Cela inclut la mise en place des ressources suffisantes pour traiter le SAV avec l’enjeu fort que cette partie ne souffre pas d’inertie. Aujourd’hui, comme tous les acteurs de la logistique, nous sommes d’ores et déjà en transformation pour gérer cet accroissement du canal digital. Cela arrive un peu plus vite que ce que nous avions anticipé, et nous pensons que ce nouveau volume d’activité du e-commerce va rester constant. Dans ce cadre, nous allons continuer à revoir nos process pour essayer d’atteindre encore de nouvelles marges de croissance et d’optimiser nos capacités.

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