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et logistique

Interview

Philippe Frèrejean : « Ma position me permet de proposer des expériences différentes »

Consultant depuis mars 2016 pour Arthur Loyd logistique, structure du réseau Arthur Loyd dédiée au conseil en immobilier logistique, Philippe Frèrejean s’appuie sur ses 25 années d’expériences chez les chargeurs et les prestataires pour insuffler sa vision transversale à ses clients, utilisateurs et investisseurs. Témoignage.

Publié le 6 décembre 2016 - 10h45
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Que souhaitez-vous apporter à Arthur Loyd Logistique ?

J’essaye d’amener aux différentes équipes ma connaissance de l’outil logistique, de ce qu’est un bâtiment logistique et ce à quoi il peut servir. Je réfléchis à ce qu’il faudrait mettre en place, à ce que nous pourrions proposer aux clients, qu’ils soient utilisateurs ou investisseurs. Il faut que le bâtiment, en qualité d’outil fonctionnel, corresponde le plus possible à tout type d’utilisation. Quand un utilisateur prend un entrepôt pendant 10 ans, il faut se poser la question de son avenir, de sa réutilisation. La problématique, en spécialisant trop un bâtiment, c’est de ne plus trouver de repreneur, ou alors d’en avoir un qui n’aura comme seule solution que de démolir pour rebâtir. Ainsi, un bâtiment d’une dizaine d’année doit être le plus diversifié possible, mais en même temps aussi standardisé qu’un autre. C’est ce que j’essaye d’apporter aux utilisateurs et aux investisseurs qui en font la demande.


Votre expérience chez les chargeurs et les prestataires vous bénéfice-t-elle en tant que consultant en immobilier logistique ?

Lorsque j’étais de l’autre côté, dans la logistique, je travaillais avec certains commercialisateurs car ils m’apportaient quelque chose. C’est ce que j’essaye de mettre en place au sein d’Arthur Loyd, pour que les clients puissent trouver un intérêt à travailler avec nous plutôt qu’avec d’autres. J’ai été dans la prestation logistique et chez des utilisateurs pendant une vingtaine d’années, dont patron de l’immobilier chez Kuehne et Nagel pendant 6 ans. Pendant cette période, j’ai suivi la construction de cinq bâtiments. Lorsque vous êtes utilisateur, vous discutez avec le constructeur et pouvez décider tout de suite comment vous pouvez faire évoluer votre bâtiment. Je pouvais ainsi expliquer aux exploitants comment ils pouvaient le faire. J’avais une certaine crédibilité et servais d’interface entre ces différents interlocuteurs. C’est cette interface que je mets en avant. Je ne suis pas un technicien en bâtiment, je ne peux pas prendre la position d’un assistant à maîtrise d’ouvrage et décider comment tout faire sur le terrain. Je vais plutôt regarder l’utilisation en général d’un bâtiment. J’ai des compétences transversales, et ma position me permet de proposer des expériences différentes et d’en faire profiter nos clients.


Y a-t-il des tendances que vous voyez se dégager actuellement sur votre marché ?

Il y a une tendance selon moi à l’agrandissement de la dimension moyenne des bâtiments qui me pose question. Elle résulte actuellement du fait que les distributeurs réorganisent leur logistique. Ils sont les plus gros consommateurs de mètres carrés en ce moment. Les distributeurs, aussi bien du B to B que du B to C et du e-commerce par exemple ont tous des besoins particuliers, avec de grandes surfaces. Les bâtiments augmentent parce que les distributeurs ont identifié, à la lecture de leur compte d’exploitation, ce qui coûte cher : le transport. Le moyen de limiter ces coûts passe souvent par une réorganisation logistique. Intermarché par exemple, qui avait des bâtiments vieillissant et qui a pris un chemin de mécanisation, avait un besoin de renouvellement et a dû s’équiper de nouveaux outils. Parallèlement, Carrefour, qui pendant longtemps avait des logistiques différentes pour chacune de ses activités (supermarché, hypermarché, magasin de proximité etc.), a adopté un schéma multiformats. Ces deux chargeurs ont évolué en même temps, ce qui a amené le marché à se dire qu’il y avait un besoin de grandes surfaces. Sauf que lorsque ces groupes-là sont positionnés, ils le sont pour 15-20 ans. Cet appétit pour de grandes surfaces va-t-il se confirmer au cours des prochaines années ?

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