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À Saint-Quentin-Fallavier, Paredes centralise sa logistique pour mieux se développer
[+ Vidéo] Inauguré à la mi-2019, le nouveau stock central de Paredes a permis au spécialiste des solutions d'hygiène et de protection professionnelles de repenser profondément son organisation logistique au service de la satisfaction client, dans le cadre d’une stratégie de développement ambitieuse.
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Voxlog | Le stock centreal de Paredes à Saint-Quentin-Fallavier (38)
Numéro 2 sur le marché français de l’hygiène et de la protection professionnelles, le groupe Paredes affiche aujourd'hui 25 000 clients et 650 collaborateurs dans l'Hexagone, avec un chiffre d'affaires annuel de 190 millions d'euros. Son offre est tournée principalement vers les professionnels de la santé, les collectivités, les entreprises de propreté et l'agroalimentaire. Afin de répondre aux besoins de ses différents secteurs, l’activité logistique de Paredes s’organise aujourd’hui autour de neuf sites de distribution situés dans différentes régions françaises, allant de 2 500 m² pour Rennes (35) jusqu’à 8 000 m² pour celui de Genas (69), avec des ressources immobilières et humaines internalisées. « Ce sont des sites de stockage et de préparation : tous les jours, on y expédie 130 à 140 commandes régionales, excepté à Genas, notre entrepôt historique, où le chiffre est plutôt de 300 commandes quotidiennes, et où transitent 40 % de nos volumes », explique Bruno Perrin, le nouveau directeur supply chain de Paredes. Un réseau en évolution puisque la neuvième plateforme, celle d'Ensisheim (68), a été inaugurée en juin 2019 et que des projets de déménagement vers des sites plus grands sont prévus pour les années à venir.
Des mutations qui rentrent dans le cadre d'un grand plan stratégique nommé Défi 2022, lancé en 2017 pour l'entreprise afin de poursuivre sa croissance « Notre objectif ? Que l’entreprise soit encore là dans trente ans ! Nous voulons être la référence absolue de la qualité de service dans notre secteur. Pour cela, nous avons fait travailler des équipes transverses afin de proposer des idées stratégiques pour le groupe. Du côté du commerce, nous avons créé des business units par marchés pour mieux cibler nos clients par exemple. Et pour notre supply chain, nous avons décidé de nous équiper d'un bâtiment capable d’offrir à nos clients un avantage concurrentiel. Nous voulons être choisis pour notre logistique », détaille François Thuilleur, directeur général de Paredes. Une réorganisation logistique d’autant plus nécessaire tandis que Paredes a récemment remporté plusieurs appels d’offres ambitieux. En tête, celui d’UniHA (Union des hôpitaux pour les achats), premier réseau coopératif d'achats groupés des établissements hospitaliers publics français. D’un montant de 70 millions d’euros, il concerne 870 établissements en France pour la fourniture de 130 000 appareils distributeurs d’essuie-mains. Lancé en septembre 2019 pour une durée de sept ans, il représentera un chiffre d’affaires annuel de 10 millions d’euros pour l'entreprise.
Un stock central aux multiples avantages
« Dans le cadre de cette stratégie, nous avons monté un stock central à Saint-Quentin-Fallavier que nous occupons depuis avril 2019. Il propose une surface de 20 000 m² , avec 22 000 emplacements palettes », explique Bruno Perrin. « D’ici, nous livrons directement tous nos centres de distribution, de trois à quatre fois par semaine. Nous avons donc entre quatre et six départs par jour depuis le stock, via des prestataires de transport – XPO, Fret Industrie et Sed Logistique. On retrouve actuellement sur ce site un ensemble de 2 800 références, mais nous visons 4 000 produits d’ici fin 2020. Ce n’est pas l’intégralité de notre gamme car certains produits seront stockés directement sur nos sites de distribution – principalement les grandes rotations qui n’ont pas vocation à passer par le stock central. Un des points clés de notre stratégie est d’avoir un Otif [On time, In full, indicateur de performance basé sur la réception complète et en temps voulu des commandes par le client] de 95 % à terme. Nous laissons donc désormais sur les sites de distribution les produits qui représentent 95 % des lignes clients, le reste étant traité par le stock central ». Pour ce projet, Paredes a emménagé dans un bâtiment dernière génération en location, dont il est le premier occupant et pour lequel l'entreprise a signé un bail de neuf ans. « Nous sommes une entreprise qui s’engage sur le long terme », résume Bruno Perrin. Une installation qui aura nécessité des investissements forts de la part de l’entreprise : « Le loyer du bâtiment est de 1,2 million d’euros par an. Nous avons également investi 15 millions d’euros de valeur de stock », détaille François Thuilleur.
Au sein de ce nouveau stock central, Paredes souhaite mettre en place différentes stratégies pour sa supply chain. Tout d’abord, l’intégration de l’intégralité de ses flux import. « Cela représente 500 containeurs par an, qui seront traités directement ici depuis l’Asie plutôt que sur l’ensemble de nos sites en France. Ils arrivent en vrac, sont palettisés à la main puis stockés avant de repartir vers nos autres sites en fonctions de leurs besoins », raconte Bruno Perrin. Autre avantage permis par le stock central : une massification des flux qui améliore les conditions d’achat des produits, avec des gains importants malgré les coûts supplémentaires en transport pour l’envoi vers les sites de distribution. « Nous avons pu travailler sur cet axe de centralisation avec plusieurs de nos fournisseurs », précise Bruno Perrin. Enfin, le stock central accueillera également les faibles rotations du groupe, afin qu’elles ne soient pas détenues sur les sites. « À terme, nous voulons les travailler en cross-docking sur les sites de distribution, qu'elles soient tirées depuis le stock directement par la demande client, afin d’éviter tout stockage intermédiaire », dévoile Bruno Perrin.
Une révolution logistique
Une mutation logistique qui a dû être accompagnée. « C’était une petite révolution pour nous. Il y avait des craintes, au sein des sites de distribution, d’une perte de qualité. Nous avons beaucoup travaillé avec nos fournisseurs pour définir les besoins en termes d’approvisionnement : savoir ce qui viendrait du stock central et ce qui arriverait directement sur les sites de distribution, qui ont tous des besoins particuliers. Mais aujourd’hui, les résultats sont là : nous avons des taux de rupture parmi les plus bas que nous avons jamais enregistrés, et nous avons moins de stocks dormants sur les sites. Plus généralement, cela nous a permis de raisonner en tant que groupe », résume Bruno Perrin. Chez Paredes, on se félicite donc des premiers résultats offerts par cette nouvelle plateforme. En plus d'un taux de rupture qui n’a jamais été aussi bas (« Dans certains centres, il est même tombé à 0 %. Nous voulons que la rupture devienne exceptionnelle chez Paredes », précise François Thuilleur), c'est également la satisfaction client qui connaît de beaux retours : « Une étude interroge mensuellement nos 25 000 clients actifs, dont 15 000 qui commandent tous les mois. Depuis la mise en place du stock central, nous avons des retours extrêmement positifs. Notre objectif est d’atteindre en 2022 un total de 85 % de clients totalement satisfaits. En septembre 2019, nous sommes en moyenne à 80,7 %, avec trois régions qui atteignent déjà l’objectif », explique François Thuilleur.
Dans le stock central, les activités de logistique ont été confiées à la société SPI Logistic, qui déploie une équipe d’une quinzaine de personnes sur place. « Nous avons commencé à travailler avec SPI Logistic à l’été 2018. Ils exploitent à Saint-Quentin-Fallavier un entrepôt pour Ferrero à l’intérieur duquel nous avons pu être hébergés dans une cellule vide l’an passé, en amont de la livraison du stock central. Nous avons ensuite procédé au déménagement en avril 2019 et leur avons renouvelé notre confiance sur ce nouveau site. Nous sommes très satisfaits de notre collaboration », précise Bruno Perrin. Une externalisation qui est cependant une première pour le groupe, plutôt habitué à gérer sa logistique en interne. « Le stock central nécessite des équipes de purs logisticiens, capables de traiter des flux importants et précis, tandis que les sites de distributions sont beaucoup plus orientés clients », estime Bruno Perrin. « Il faut savoir se concentrer sur ses métiers pour rester bons. Ici, nous avions besoin d’équipes capables d’envoyer les produits à nos sites efficacement ».
Maintenant bien équipé pour l'avenir, le groupe Paredes poursuit ses développements. Tout d'abord dans la gestion de sa qualité de prévision avec la mise en place de processus S&OP entre les approvisionnements et le commerce. « Il faut pouvoir mieux communiquer dans le groupe sur les gains et les pertes de marché pour actualiser la prévision. Nous voulons ainsi commencer à intégrer parfois des marchés en amont de la signature des contrats, pour permettre des lancements plus réactifs », raconte François Thuilleur. Du côté logistique, d'autres flux pourraient également venir se greffer au cœur du stock central, qui aujourd'hui ne fait que de l'inter-sites. « Parmi nos projets futurs, nous souhaitons réfléchir à de la livraison directe pour de grands clients depuis le stock central afin d’éviter la rupture de charge. Cela ne sera possible que pour une dizaine de nos clients qui ont des volumes très importants, mais nous l’étudions actuellement, principalement du point de vue technique », détaille Bruno Perrin. Des projets qui passeront par un renforcement des effectifs de SPI Logistic sur le site. « Nous pensons doubler les équipes pour atteindre une trentaine de personnes ».
Notre reportage sur le nouveau site de Paredes :
Le stock central de Paredes en chiffres :
■ 20 000 m² de surface ;
■ 22 000 emplacements palette ;
■ À destination de 9 centres de distribution en France ;
■ 15 collaborateurs de SPI Logistic pour la prestation logistique ;
■ 500 containeurs en flux import ;
■ Un centre logistique certifié Breeam Very Good.